MAIS QUE S’EST-IL PASSÉ? Une dépêche annonçait dimanche 28 mars au soir que 110 personnes avaient été interpellées…

MAIS QUE S’EST-IL PASSÉ?

Une dépêche annonçait dimanche 28 mars au soir que 110 personnes avaient été interpellées dimanche après-midi à Paris lors d’une manifestation anticarcérale aux abords de la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement, à Paris. «Ces personnes ont été interpellées à l’arrivée de la manifestation pour dégradations de biens publics et de biens privés», a détaillé une source policière, sans pouvoir préciser dans l’immédiat s’il y avait eu des heurts avec la police. Les manifestants présents témoignent dans un article du Parisien: ils ont nié que des projectiles aient été jetés sur la police. Seules deux fusées de détresse aurait été tirées dans leur direction, mais elles auraient abouti dans un mur.

Christophe del Debbio, réalisateur et vigie des manipulations de l’info, que nous n’avions pas vu sur LaTéléLibre depuis longtemps, nous envoie cette vidéo témoignage. Un reportage complet sur l’ambiance avant l’arrestation massive des manifestants. Christophe aura quitté les lieux juste avant l’intervention des forces de l’ordre, postées en nombre autour de la manifestation musicale et festive. Il n’a donc pas d’images de l’arrestation. Mais que c’est-il passé alors pour justifier une telle intervention massive: 110 interpellations pour une manif de 200 personnes, suivie de 65 gardes à vue?

Voici le témoignage de Christophe del Debbio

J’étais allé filmer en voisin entre 16H30 à 17H15.

Au vu de mes images, même si ça a pu dégénérer ensuite, je ne comprends pas les 110 interpellations.

De chez moi, je n’ai entendu que quelques pétards et une sirène de police… Ce matin, pas de dégâts constatés dans le quartier.

J’ai monté ces images cette nuit. Il n’y a pour l’instant à ma connaissance pas d’autre vidéo de cette manif, également très peu reprise par la presse écrite.

Christophe Del Debbio

Voici l’extrait du témoignage d’un manifestant déposé sur Indymedia

(…) Les cordons de CRS s’installent tranquillement, d’abord derrière, empêchant toute retraite, puis sur les côtés. Incrédules, la plupart des gens ne réagissent pas, la manif est déclarée, rien ne laisse présager une interpellation. Le joyeux bordel continue presque comme si de rien n’était, le concert se poursuit sur le camion, mais rapidement le malaise s’installe, ceux qui veulent sortir sont refoulés et l’encerclement se resserre. Les civils font deux percés pour serrer un organisateur et un autre type qu’ils emmènent dans une camionnette banalisée. Les CRS finissent le boulot, resserrant de plus en plus l’étreinte, ils embarquent les militants un par un dans les cars stationnés non loin.

Il semble évident que ces arrestations avaient été planifiées, vu le déploiement de force de l’ordre, vu les faux prétextes utilisés et le ciblage très précis de ceux qui ont été arrêtés en premiers, ça ne fait aucun doute. Il suffisait d’un petit faux pas pour donner un prétexte quelconque servant de base à ces arrestations. Le faible nombre de personne a sans doute facilité les choses puisqu’il devait y avoir au moins 3 flics par manifestants, voir plus…