RE-FAIRE OU DÉ-FAIRE LA DROITE? Devant un parterre de journalistes venus en masse, Dominique de Villepin s’est posé…

RE-FAIRE OU DÉ-FAIRE LA DROITE?

Devant un parterre de journalistes venus en masse, Dominique de Villepin s’est posé en challenger à dimension « gaulliste » face à  son rival Nicolas Sarkozy ébranlé par la débâcle des régionales. Avec panache, l’ex-premier ministre a démenti se sentir isolé et s’est livré à un discours fleuve, quasiment programmatique, annonçant le lancement de son propre mouvement politique « libre et indépendant ».


Porte de Sèvres à Paris, la foule des journalistes est impressionnante ce jeudi matin.
En particulier, de nombreux reporters étrangers ont fait le déplacement. Comme prévu, Dominique de Villepin voyant un boulevard politique s’ouvrir devant lui à droite, se livre, quoi qu’on en dise, à une initiative notable : capitalisant sur la violente défaite du chef de l’Etat aux élections régionales, il dirige point par point un très sévère réquisitoire sur la politique de Nicolas Sarkozy.

Face au « basculement du monde » et à « l’épuisement des Français » l’héritier du chiraquisme réclame avec un certain brio la remise en cause du principe de non-renouvellement des postes de fonctionnaires, la remise en cause du bouclier fiscal, l’abandon du projet de loi sur la burqa, réclame une charte des salaires et la vérité pour les Français, en particulier sur les impôts.

Sans jamais prononcer le nom de son rival, il insiste sur chacun des ratages de la politique menée, sur le style du chef de l’Etat, et sur l’atmosphère actuelle : « Aujourd’hui, tout devient division, tout devient polémique, tout devient clivage comme si la politique était une sorte d’accordéon : on appuie sur “burqa”, sur “sécurité” et, hop, on croit que les sondages vont monter. ». Concernant son nouveau parti, à ce jour encore sans nom, il devrait être lancé le 19 juin, lendemain de l’anniversaire de l’appel du Général.  La route sera longue encore, et certainement périlleuse,  le feuilleton vraissemblablement haut en couleur… Quoiqu’il en soit, si la candidature « Villepin 2012 » n’est pas encore actée, la guerre pour faire bouger les lignes à droite est belle et bien lancée…

Karine Yaniv
Images et montage: Anthony Santoro