CLEARSTREAM : LE FEUILLETON CONTINUE Dominique de Villepin a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, jeudi…

CLEARSTREAM : LE FEUILLETON CONTINUE

Dominique de Villepin a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 28 janvier, dans l’affaire Clearstream.
Rebondissement aujourd’hui, 29 janvier, le procureur de Paris, Jean-Claude Marin a annoncé que le parquet faisait appel. Il y aura donc un deuxième procès Clearstream, avec Dominique de Villepin au banc des prévenus, aux côtés de Jean-Louis Gergorin et d’Imad Lahoud, « fin 2010, début 2011 ». Mais sans Nicolas Sarkozy au banc des parties civiles. L’Elysée a fait savoir, vendredi, que le chef de l’Etat renonçait à se constituer partie civile.

Villepin relaxé, le parquet fait appel
Villepin relaxé, le parquet fait appel

Retour sur le 28 janvier

Le tribunal a jugé impossible d’imputer à l’ancien premier ministre l’infraction de « complicité de dénonciation calomnieuse », faute de preuves ou même de soupçons précis. Le journaliste Denis Robert a également été relaxé. Jean-Louis Gergorin, Imad Lahoud et Florian Bourges ont tous été jugés coupables. J.L Gergorin (le corbeau) est condamné à 3 ans d’emprisonnement dont 15 mois ferme, Imad Lahoud (l’informaticien) à 3 ans de prison dont 18 mois avec surcis et 40 000 euros d’amende. Tous deux doivent également payer solidairement 677012 euros à plusieurs dixaines de parties civiles et une euro symbolique à Nicolas Sarkozy. Florian Bourges (l’auditeur), est condamné à 4 mois de prison avec surcis.

L’énoncé de la décision du tribunal a duré deux heures, le temps de lire les 326 pages concernant les cinq prévenus .

A la sortie de la première chambre du tribunal correctionnel, Dominique de Villepin, s’est avancé devant le journalistes : « Je salue le courage du tribunal qui a su faire triompher le courage et le droit sur la politique. Je suis fier d’être le citoyen d’un pays la France où l’esprit d’indépendance reste vivant. Je n’ai aucune rancoeur. Je veux tourner la page. J’ai été blessé par l’image qu’on a voulu donner de la politique, de l’engagement qui a été le mien pendant 30 ans. Et c’est vers l’avenir que je veux me tourner pour servir les Français et contribuer, dans un esprit de rassemblement, au redressement de la France », a-t-il déclaré.

Le procès qui s’est tenu du 21 septembre au 23 octobre 2009, avait pris l’allure d’un duel politique entre l’ancien Premier ministre et Nicolas Sarkozy, partie civile dans ce procès. Ce 28 janvier, jour de ses 55 ans, le président a simplement « pris acte » du jugement et annoncé qu’il ne ferait « pas appel ».

Dominique de Villepin, jouait dans ce procès son avenir politique. Celui dont les ambitions présidentielles de 2007 avaient été plombées par cette affaire Clearstream entend bien revenir en premier opposant à Nicolas Sarkozy, pour « servir les Français ». Avec en ligne de mire 2012.

Dans la salle des pas perdu, une dizaine de membre du club de soutien était d’ailleurs là pour l’applaudir et annoncer à qui voulait l’entendre que leur protégé serait « la solution miracle pour la France ». La machine de Villepin est en marche.

Le cas Denis Robert

L’autre heureux de la journée, c’est le journaliste Denis Robert. Il était poursuivi pour recel d’abus de confiance et recel de vols, pour avoir détenu les listings authentiques de la société luxembourgeoise Clearstream.

« Il apparaît démontré que lors de la réception des données Clear stream Denis Robert ignorait les circonstances précises dans lesquelles Florian Bourges les avait obtenues », a noté le tribunal. Dès lors que ces informations devaient servir à son activité de journaliste et à sa défense au tribunal dans le cadre des procès contre Clearstream, « les poursuites apparaissent incompatibles avec le respect du principe de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme » sur la liberté d’expression. Il a donc été relaxé.

Retrouvez notre émission « Sous les pavés » que nous avions faite avec lui.

Partie 1

Partie 2

Alexandra Colineau
Images : Matthieu Martin
Son : Thibault Pomares
Montage : Olivier Joube