UN DIMANCHE A PERPIGNAN Dimanche 21 juin. C’est le début de l’été. C’est le début de la fin…

UN DIMANCHE A PERPIGNAN

Dimanche 21 juin. C’est le début de l’été.
C’est le début de la fin du rocambolesque feuilleton de la « fraude à la chaussette » avec le premier tour des municipales.
Au milieu d’un rond-point du centre-ville, un homme se pend : on ne pourra pas ne pas le voir, fermer les yeux une nouvelle fois.

Cet homme est un arménien d’Azerbaïdjan qui a eu le tort d’aimer et d’épouser une Azérie. En 1988, une guerre pour la possession du Haut-karabakh exacerbe les haines entre les deux communautés. Les mariages mixtes deviennent insupportables aux Arméniens de la région ; le couple est attaqué par des voisins et doit fuir en Russie en 1989. En 2008, la police russe les arrête et leur enjoint de quitter le territoire car ils ne sont pas en règle. Le 1er juin 2008, ils arrivent en France où ils demandent le statut de réfugiés.
De rejets en recours, commence un long parcours qui finit par une dernière réponse de la part du tribunal administratif : le 21 juin, ils doivent quitter le territoire français. C’est la fin du voyage pour Yourik. Pas pour sa femme et son fils qui se retrouvent avec leur douleur, sans logement et dans l’attente d’une carte de séjour.
Soutenus par des associations perpignanaises, ils devaient rencontrer le préfet le lendemain de l’interview.
Ils ont souhaité ne pas montrer leur visage par crainte des représailles sur leur famille.
Agnès Gille