« L’Europe ne connait pas vraiment la Turquie ».
Ainsi conclut une jeune Stambouliote (habitante d’Istanbul) sur la situation actuelle de son pays. Mais où en est et où va la Turquie?
Karine Yaniv, correspondante TéléLibre à Marseille, en déplacement à Istanbul, est allée à la rencontre de jeunes progressistes.
Ils sont deux: elle, chorégraphe, lui, musicien. Nous le rencontrons dans le fond sonore d’une galerie-club d’un des centres branchés d’Istanbul, Galatarasaray. Leurs avis peuvent diverger, et lui n’est pas descendu dans les rues d’Istanbul manifester contre le parti ‘ex-islamiste’ AKP de Tayyip Erdogan.
Chan Das et Miran Tomasian nous expliquent, à travers le prisme de leur propre opinion de jeunes turcs modernes, la situation politique que leur pays traverse. Ils essaient de le faire en français, mais, parfois, l’anglais prend le dessus…
Depuis avril, la situation s’est dramatisée : d’abord avec l’annonce de la candidature d’Abdullah Gül, le bras droit de Tayyip Erdogan, à la présidence, suivie par les manifestations de masse… 2 millions de Turcs, dans tout le pays, sont venus s’exprimer dans la rue, au sein d’une lutte aux contours complexes, encadrée par les forces « kemalistes » – aux rangs desquelles se trouve l’armée… Entre temps, c’est l’intervention de l’armée, destinée à mettre un terme à cette candidature à la Présidence, puis c’est la question kurde, qui s’invite sur le devant de la scène, avec un attentat qui fit sept morts, mercredi 23 mai à Ankara, suivi d’appels immédiats et vifs à une opération militaire contre le PKK en Irak. La tension reste donc vive, et risque de le rester jusqu’au 22 juillet 2007 prochain, date des prochaines législatives.
KY pour LaTéléLibre
Filmé le vendredi 1er juin 2007
Rédaction et montage : Karine Yaniv
Image : Aurélia Barbet
Les 2 intervenants de cette video organisent actuellement un festival de danse à Istanbul. Pour Voir leur site
Commentaires
En voyant ce reportage, je suis encore plus pour l'entrée de la Turquie en europe. Car N. Sarkozy voudrais y mettre un frein (comme si il pouvait revenir sur des négociations commencées il y bien longtemps juste par envie enfin je crois qu'il a dit ça juste pour se faire élire, mais certains y ont cru...). Je pense qu'on assitera presque inéluctablement à une mise en place d'un état islamique dur si tout n'est pas entrepris pour l'entrée en Europe de la Turquie...
En europe ? Parce que ailleurs, je pense qu'en amérique du sud tu as le choix :-) Nous constatons que ce problème n'est pas que Français et je ne parle pas que du problème de la "vraie gauche", mais également celui de l'éducation. Ce que la jeune femme évoque vaut également pour les autres états européens.
La fille dit qu'il n'y a pas de gauche en Turquie. Elle précise plus loin que les valeurs démocratiques ne sont représentées par aucun parti et je comprends que c'est cela qu'elle appelait "la gauche" un peu plus tôt. Il n'y aurait plus que la droite et l'extrême droite. Quel serait l'impact - pour les Turcs d'une part et pour l'UE actuelle de l'autre - de l'entrée de la Turquie dans l'UE dans ce contexte ? Du coup, je demande aussi si quelqu'un sait quel est le pays où la gauche - pas un simulacre de gauche, celle de la solidarité qui dépasse la langue de bois - existe ?
lm, C'est réparé. Désolé... HM
Salut John Paul un bon reportage, le lien du site des intervenants de cette video ne fonctionne pas
Pour ceux que le sujet passionne : Un article de Daniel PIPES intéressant à lire aussi : http://fanette316.typepad.fr/absolute/2007/05/daniel_pipes_un.html et cet article du blog "AU FIL DU BOPHORE" : http://istanbul.blog.lemonde.fr/2007/05/13/la-crise-turque-sans-caricature/ à méditer...