Le Front national commence l’année 2009 en titubant. Jeudi dernier Jean-Marie Le Pen présentait ses traditionnels vœux à…

Le Front national commence l’année 2009 en titubant. Jeudi dernier Jean-Marie Le Pen présentait ses traditionnels vœux à la presse. Ambiance décontractée. « On a plus un sou… on est ruiné » s’amuse même un cadre du parti.

Nouvelle année, nouveau local. Depuis décembre 2008, le siège du Front national n’est plus à Saint-Cloud mais s’est réfugié à Nanterre, rue de Suisse… Tout un symbole : le « Carré » est deux fois plus petit que l’ancien « Paquebot ». Le faible résultat du parti aux dernières législatives a porté l’estocade : le budget du FN s’était déjà resserré, il est maintenant dans un état critique. Plusieurs candidats frontistes n’ont pas obtenu les 5% de votes nécessaires au remboursement de leurs frais de campagne. Pour le FN, cela représente un manque à gagner de plus de 7 millions d’euros. Résultat, l’imprimeur et député frontiste Fernand Le Rachinel a porté plainte contre son propre parti, incapable de lui rembourser l’édition des affiches. Le FN doit donc impérativement vendre le “Paquebot”. Au plus tôt et au meilleur prix. Mais compte tenu de la crise financière, pas sûr que le parti réalise la transaction qu’il espérait. En attendant, l’avocat de Le Rachinel, Maître Robert Apéry, prévoit d’assigner le parti en redressement judiciaire.
Mais le marasme ne s’arrête pas là. Idéologiquement, le Front est au bord de l’implosion. Plusieurs de ses cadres – parmi les plus fidèles – acceptent mal l’ascension de Marine Le Pen, choisie vice-présidente du FN au Congrès de novembre 2007. Préférée à Carl Lang pour représenter la grande région Nord-Ouest (Picardie, Normandie et Nord-Pas-de-Calais) aux élections législatives européennes en juin, ce dernier a officiellement annoncé sa défection. Il dénonce l’évolution du FN, selon lui plus proche d’une PME familiale que d’un parti démocratique. L’ex-secrétaire général du FN se présentera tout de même aux élections… avec une liste dissidente. De nombreux élus frontistes, à qui le parti a refusé la candidature aux européennes, lui ont emboité le pas.

L’état-major du Front ne se laisse pourtant pas abattre et affiche bonne figure. Jeudi, Jean-Marie Le Pen, âgé de 80 ans, affirmait qu’il n’abandonnerait pas son poste tant que sa santé le permettrait. Et d’assurer que ses successeurs devront s’armer de patience. Pendant la conférence, le leader d’extrême-droite était entouré de ses deux vice-présidents : sa fille Marine et Bruno Gollnish. Ses deux plus proches lieutenants ont montré patte blanche, taisant, le temps d’un discours, leur concurrence pour la succession à la tête du parti.

Benjamin Huguet
Marie Périssé

PS: Veuillez excuser les problèmes de son, merci!