Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture de Jean-Pierre Raffarin, a eu une initiative originale et citoyenne dans le cadre de cette campagne présidentielle. Alors que certains maires n’hésitent pas à faire monter les enchères en donnant leur signature au plus offrant des candidats envers leur commune, il a décidé de tirer au sort parmi huit candidats celui à qui il donnera sa signature, parmi lesquels José Bové, Nicolas Dupont-Aignan, Arlette Laguiller, Corinne Lepage, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers, Dominique Voynet, et Olivier Besancenot. C’est finalement le facteur de Neuilly qui recevra la signature du conseiller régional de Lorraine. « Je ne partage pas la vision qu’Olivier Besancenot a de la société. Mais j’assume ce choix. Il y a des hasards qui m’auraient moins plus que d’autres », a-t-il déclaré à la sortie d’une séance du conseil régional.

« L’objectif de mon initiative était de mettre le doigt sur les limites du parrainage. A partir du moment où des candidats incarnent une réelle force politique, ils doivent être représentés », a expliqué Jean-Jacques Aillagon, qui s’est dit « très étonné qu’on suspende à une oligarchie d’élus le droit de se présenter à une élection ». Le conseiller régional de Lorraine a par ailleurs « adressé le message à tous les élus de procéder de la même façon », pour « sortir de ce mauvais débat sur les signatures ». « Quand je vois certains maires tenter de monnayer leur signature, le système devient malsain », a-t-il observé. Un exemple donc à suivre, comme le maire centriste que vous avez vu donner sa signature à Olivier Besancenot dans un de nos reportages.

Nicolas Condom avec AFP