Conseil National du PS : Martine Aubry forme sa majorité et présente son équipe dirigeante sans les Royalistes.

Etrange sensation à l’issue de ce dernier acte du sacre de Martine Aubry à la tête du Parti Socialiste : la sensation d’un vrai gâchis et d’un rendez-vous manqué des socialistes qui semblent encore préférer s’opposer entre eux que d’assumer leur nécessaire rôle d’opposition de gauche à la droite au pouvoir.

Des actes qui ne semblent pas vraiment correspondre aux beaux mots du discours d’une Martine aubry que les Français auront du mal à écouter et même à entendre. Avec en plus, deux grands absents, ceux qui ont d’ailleurs animé le PS ces dernières années. François Hollande, prédécesseur d’une nouvelle 1ère Secrétaire adoubée par 70 % des membres du Conseil National du Parti, une grosse majorité très hétéroclite d’élus (Fabiusiens , Straus-Kahniens, Hamono-Emmanuelistes, Hollandais et Jospino-Delanoistes), qui correspond en fait à une faible majorité de militants (pour mémoire 50% + 102 voix). Et bien sûr Ségolène Royale, désormais sensée représenter «la moitié du vote des militants ou presque». Un moment étrange où la nouvelle patronne du PS veut rassembler toute la Gauche et tous les Socio Démocrates européens en vue des élections de Juin 2008, sans avoir au préalable su, voulu ou pu rassembler tous les responsables socialistes français.

Le Bilan de ces derniers mois : un PS presque coupé en 2, des militants qui commencent à déserter, des élus qui sont déjà partis du PS (pour créer le Parti de Gauche) et une image pour le moins brouillonne d’un parti où les élus se sont bousculés encore et toujours pour se répartir les places où les rôles (patronne du parti versus opposante en chef).

Des efforts sont fait pour une vraie parité au sein de la direction du parti (19 femmes et 19 hommes) et pour l’intégration en son sein de «la France des couleurs» (même si beaucoup sont avant tout de vrais apparatchiks), mais un parti toujours incapable de rassembler l’intégralité de ses élus et de ses militants. Un parti où «les portes sont ouvertes pour l’avenir», mais où elles ont été d’entrée fermées aux Ségolènistes dès le 1er acte de la nouvelle direction (vote du texte d’orientation reçu la veille du CN et élection de la nouvelle direction sans les partisans de Ségolène Royal). Une nouvelle équipe pour diriger le PS dont la composition est aussi difficile à comprendre pour les néophytes qu’elle sera difficile à gérer et à animer par Martine Aubry.

Une équipe qui ressemble à «un quatre quart marseillais à la Pagnol» : 1/4 de Fabiusiens, 1/4 de membres de la Gauche du PS emmenée par Hamon et Emmanuelli, 1/4 de Strauss-Kahniens, 1/4 de Delanoistes et bien sûr un gros 5ème quart d’Aubrystes qui rendent le gâteau bien bourratif.
Pendant son très (trop ?) long discours d’1h15, Martine Aubry a su taper sur «Sarkozy et sa vraie politique de rupture», mais n’a pu réfréner les ricanements ou les chuchotements des Ségolénistes restés dans la salle, quand certains ne l’avaient pas désertée avant même le discours de la nouvelle 1ère Secrétaire. L’avenir ne paraît pas très rose, pour le PS, ses élus, ses militants dont la vue et les sens vont devoir apprendre à voir double …

Un reportage de François Godard
Montage Anthony SAntoro

Si cela ne vous suffit pas ou si vous voulez connaître le détail de la composition de la direction du PS  ou voir l’intégrale du discours de la nouvelle 1ère Secrétaire, allez donc sur le site du PS.