Lors d’une interview à LaTéléLibre, la candidate le laisse clairement entendre… La « commission des résolutions », ou « nuit des…

Lors d’une interview à LaTéléLibre, la candidate le laisse clairement entendre…

La « commission des résolutions », ou « nuit des longs couteaux » s’ouvre au Congrès de Reims, et aucune issue à la crise que vit le PS n’est en vue. Le discours de Ségolène Royal cet après midi, copieusement sifflé par une bonne partie des militants présents, est l’illustration du malaise actuel. Par comparaison, l’intervention de Martine Aubry, qui a obtenu moins de voix que Royal au dernier vote, a reçu un accueil beaucoup plus chaleureux de la salle.

Les mots de Ségolène
Outre un désaccord important sur une éventuelle alliance électorale avec le Modem, le style de Ségolène Royal ne passe décidément pas auprès de certains militants socialistes. L’emploi d’expression plus proche du langage intime que du langage politique traditionnel a déclenché de nombreux sifflets.  Quand la candidate évoque  les « petites et grandes blessures » du PS qu’il faut « soigner », ou les « chagrins » qu’il faudra « un jour pardonner », sans parler d’un appel à la « tendresse », on a pu mesurer le rejet d’une grande partie de la salle.

La nuit des longs couteaux
Traditionnellement, c’est le moment de la « synthèse », où tout le monde (ou presque) se met d’accord pour arriver à un consensus souvent mou. C’est ce qui s’était passé au Mans lors du dernier Congrès. Seul Arnaud Montebourg avait claqué la porte. L’avantage c’est que tout rendre dans l’ordre, l’inconvénient, c’est qu’on signe un texte au plus petit dénominateur commun, sans ligne politique clair. Après tout dépend de la personnalité qui est élue à la tête du parti. Cette fois, on dirait qu’on s’avance plutôt sur un réel blocage.

Un fonctionnent démocratique compliqué
Ségolène Royal, n’a pas réussi à rallier un des trois courants important. De leur côté, les motions A, C et D, toutes arrivées derrière la motion E de la candidate déclarée, ne semblent pas parvenues à un accord à l’heure où j’écris ces lignes. D’après les rumeurs, chacun de leur leader (Delanoë, Aubry et Hamon), voudrait prendre la tête d’un éventuelle coalition, ce qui n’est pas bon pour s’entendre. Mais imaginons qu’ils parviennent quand même à pondre une synthèse dans la nuit, en dépassant leurs différences. Rien ne serait pourtant réglé, car Royal ne signerait jamais leur texte, et s’en remettrait aux militants. Car les statuts (très compliqués) du Parti Socialiste prévoient qu’un Congrès ne se termine que par le vote des militants, dans la semaine qui suit la synthèse. Ce vote est fixé à jeudi prochain, le 20 novembre.

Une stratégie de rupture?
Le pari de Ségolène Royal, c’est que les militants voteraient en sa faveur… Comme d’habitude, elle joue les militants contre les cadres du partis. les professionnels de la politique, ceux qui justement sont réunis en Congrès ici à Reims, contre les nouveaux militants à 20 euros. Le  langage du peuple contre le jargon des politiques.
Si les cadres du partis étaient ainsi désavoués par la base, la situation serait des plus confuse, mais Ségolène disposerait d’un boulevard pour tenter de réaliser ce qu’elle a toujours voulu faire, remplacer les éléphants, et ainsi casser le vieux Parti Socialiste.

John Paul Lepers

Caméra: Matthieu Martin

Montage: Anthony Santoro

LE DISCOURS DE SÉGOLÈNE ROYAL DU 15/11/08 A REIMS

Rappel des résultats du vote du 9 novembre :

Motion A (Bertrand Delanoë)         25,29%

Motion B (Christophe Caresche)      1,58%

Motion C (Benoît Hamon)              18,46%

Motion D (Martine Aubry)              24,32%

Motion E (Gérard Collomb)            29,00%

Motion F (Franck Pupunat)               1,25%