Sept sans-papiers d’origine malienne employés au prestigieux restaurant La Tour d’Argent se sont mis en grève mercredi 17…

Sept sans-papiers d’origine malienne employés au prestigieux restaurant La Tour d’Argent se sont mis en grève mercredi 17 septembre au matin, sous l’impulsion de la CGT. Ils réclamaient leur régularisation auprès de la préfecture.

La direction du restaurant a signé et envoyé les formulaires de régularisation à la préfecture de police de Paris qui a annoncé qu’elle traitera ces dossiers « dans les meilleurs délais ». Une semaine plus tard, la situation reste inchangée.

La confédération syndicale du travail continue ses actions coups de poing dans le milieu des travailleurs en situation irrégulière. LaTéléLibre avait déjà suivi l’une d’entre elles, menée par des employés du restaurant « Chez Papa » dans lequel le patron employait délibérément des personnes non régularisées.

La semaine dernière, elle s’est attaquée à l’un des symbole du luxe parisien : le restaurant La Tour d’Argent. La CGT lance un message clair au gouvernement. Elle réclame d’une part l’instauration de critères communs, car aujourd’hui le traitement de salariés sans-papiers diffère d’une préfecture à l’autre. Elle exige d’autre part l’application de la nouvelle loi Hortefeux, la circulaire permettant de régulariser des salariés sans-papiers, notamment dans les secteurs manquant de main d’oeuvre. « On recense 350 établissements de restauration parisiens qui emploient des sans-papiers, commente Rémi Picot, secrétaire départemental CGT. Une chose est sûre, la CGT n’est pas prête de renoncer à ces actions ciblées.

Un conflit invisible qui dure depuis une semaine

Jeudi dernier, 18 septembre, la direction du restaurant a délogé les grévistes du hall d’entrée à 6 h du matin. Le TGI de Paris, saisi en référé par la CGT pour violation du protocole d’occupation, a décidé de donner gain de cause aux grévistes. Ils occupent donc depuis lundi un local appartenant au restaurant. Les grévistes et les militants de la CGT s’y relayent jour et nuit. « Ce local sert d’entrepôt à l’établissement, mais il est très correct, explique Maurice Amozallag, militant CGT. Nous resterons ici, jusqu’à la décision de la préfecture de police de Paris. »

La préfecture de police n’a pas souhaité s’exprimer au sujet des sans-papiers de la Tour d’Argent pour le moment. La direction du restaurant a réaffirmé qu’elle n’avait pas l’intention de renvoyer ses employés grévistes. Aujourd’hui, le conflit social n’est plus visible aux yeux des clients. Les drapeaux de la CGT ont été retirés et les grévistes sont relégués dans ce local isolé.

Margot Deschamps
Marie Périssé
Anthony Santoro