Après quelques semaines à plein temps le nez dans les communiqués de presse des partis, nous tenons à vous faire partager un constat que nous faisons maintenant tous les matins : les partis politiques, en période électorale, passent plus de temps à communiquer sur les défauts des autres candidats (et ça tourne bien souvent à la cour de récré) qu’à mettre en valeur leur programme, ou tout simplement améliorer leurs propositions.

Par exemple, aujourd’hui Mercredi 21, on peut trouver 6 communiqués anti-Royal dans les 9 derniers. « Vous avez aimé Lionel Jospin en 1997… vous adorerez Ségolène Royal en 2007 » , « Mme Royal veut tout casser, y compris la République », etc… Chez ceux d’en face, ce n’est pas bien glorieux non plus, 5 des 9 derniers communiqués sont dédiés à Le Pen ou Sarkozy ; au sujet du premier, le PS « appelle tous les citoyens à se mobiliser contre les thuriféraires de l’exclusion et de l’intolérance ». Dans les attaques entre candidats, de toute manière, le parti à la rose est novateur depuis la création, et la publication en kiosque cette semaine des « inquiétantes ruptures de N.Sarkozy ».

Frontal, c’est frontal. O.Besancenot n’est pas en reste, arguant récemment en communiqué de presse que « Nicolas Sarkozy peut bien visiter des usines, citer Jaurès et Blum et déployer beaucoup d’efforts pour se faire passer pour l’ami des travailleurs, il aura du mal à masquer qu’il est surtout le candidat plébiscité par le Medef […] et flatte l’électorat du FN ». Le FN montre aussi les crocs, 6 de ses 10 derniers communiqués visent aussi un concurrent (d’ailleurs, c’est autant N.Sarkozy que S.Royal qui est visé) : la candidate PS a « une rhétorique très chiraquienne », et N.Sarkozy « copie-colle le programme du FN ».

Seuls les Verts (2 communiqués dirigés vers un adversaire sur les 10 derniers) et le PCF (aucun) dédient largement leurs communiqués de presse à relier l’actualité à leurs propositions. François Bayrou, lui, ces temps-ci ne communique que sur « la vague » de sympathie sur laquelle il surfe.

Comme l’a écrit récemment un éditorialiste de Marianne, cette campagne n’est pas «votons pour x» mais « surtout pas y ».