Toutes les stars sont là, ce beau matin. Tous « copains », unis par la volonté de rattraper le retard…

Toutes les stars sont là, ce beau matin. Tous « copains », unis par la volonté de rattraper le retard collectivement, entre socialistes. Pour eux, le climat destructeur, ce spectacle d’une guerre sans merci pour la prise du pouvoir au sein de la grande famille, c’est une invention de journaliste. C’est, du moins, ce qu’ils expliquent à John Paul Lepers. Et pourtant, la fracture est bel et bien visible, Ségolène Royal ne trouvant place où s’asseoir…

A un peu plus de cinq mois du Congrès de Reims (prévu pour Novembre 2008), Ségolène Royal est toujours (jusqu’ici) la seule candidate véritablement déclarée sur les starting blocks. A la succession de François Hollande.

Et ce matin du samedi 14 juin, alors que tous, militants et hiérarques sont réunis à la Villette, à Paris, pour un Conseil National, entre autres pour voter la toute fraîche « déclaration de principe », c’est encore une fois… Mme Royal – et ses barons – qui ont bien du mal à ne pas faire bande à part…

Alors bien sûr, l’on questionne, la guerre des clans en recomposition, la lutte sans merci des chefs. Parce que les petites phrases continuent, et l’ambiance reste délétère… Ainsi, deux jours plus tôt, le 12 juin, c’est Michel Rocard qui annonce son soutien « par urgence » au maire de Paris, et tire à balle réelle, sur Lci.fr : « Il aurait mieux fallu qu’il ne parte pas si tôt pour assurer son avenir, mais il a eu peur que la politique spectacle permette une victoire de Ségolène Royal. Cette peur était fondée. »

L’ex-premier ministre développant alors une critique soignée des médias : « C’est vous, les journalistes (de télévision surtout), qui faites aujourd’hui l’agenda. L’idée que le PS puisse passer 4 ans sans avoir un leader présentable au JT de 20h comme le concurrent potentiel de Sarkozy était intenable. Or c’est ce qu’il fallait faire ! Du coup, par victoire des médias sur le calendrier, nous allons avoir à nous déterminer en novembre sur des personnes contre l’intérêt profond du parti. Ce sera un congrès de vedettes alors qu’il aurait fallu choisir quelqu’un qui n’avait pas vocation à être candidat en 2012 ».

Et pourtant, ce matin là, ils sont parfois bien obligés de le reconnaître, que « le problème de leadership existe » (Bertrand Delanoë). Car la question taraude, malgré le déni. Ainsi, pour Malek Boutih : « Si on cherche un Sarkozy de gauche, on est perdus… »

Journaliste : John Paul Lepers

Caméraman : Joseph Haley

Monteur : Smaïn Belhadj