Benoît Hamon et Henri Emmanuelli veulent «incarner une nouvelle voie», résolument à gauche, pour redéfinir « le concept…

Benoît Hamon et Henri Emmanuelli veulent «incarner une nouvelle voie», résolument à gauche, pour redéfinir « le concept du socialisme ». Ce 28 mai, le boss du courant NPS et son accolyte se lançaient, côte à côte, en compagnie de Razzye Hammadi et Bruno Julliard, dans la course à l’investiture pour le poste de premier secrétaire du Parti Socialiste. Du moins, présentaient-ils leur contribution au Congrès de Reims prévu pour novembre…

« Ce serait le passé de la social-démocratie européenne qui ferait office d’avenir du socialisme français ? Nous trouvons cela parfaitement dépassé, totalement conservateur et à bien des égards ringard ». Et tac ! Benoît Hamon a renvoyé Ségolène Royal et Bertrand Delanoë dans leurs trois quarts. Le jeune député européen veut être « une alternative au duel Royal-Delanoë » et il entend bien le faire savoir.

Hamon et Emmanuelli rêvent de « reconquête »

Le 28 mai dernier, à l’Assemblée nationale, Hamon se lance, en compagnie d’Henri Emmanuelli, co-leader actuel du courant Nouveau Parti socialiste (ce qu’il en reste), dans la course à l’investiture du Parti Socialiste. Avec un mouvement « de gauche » qui se « veut anti-libéral »… Nom de code « reconquête ».
Lors de la conférence de presse, Benoît Hamon formule un appel à tous ceux qui veulent en finir avec « l’improvisation programmatique et politique», face aux « crises que traverse le libéralisme».
La gauche du PS annonce vouloir construire, pour le congrès de Reims, en novembre, un rassemblement « à vocation majoritaire » pour trouver des solutions à « l’échec du modèle libéral ». Benoît Hamon veut en finir avec la politique à court terme menée par la « majorité » et « la droite du P.S » ces dernières années.

Royal et Delanoë critiqués

Premiers visés par cette critique, Bertrand Delanoë et Ségolène Royal. Benoît Hamon «ne voit pas un vent se lever » derrière des candidatures qui «utilisent des politiques passées pour parler d’avenir ». Remonté, le député européen s’en prend directement à la stratégie des deux cadors du parti. Il regrette « le débat des individus, la course à la dépêche, la course au buzz » de la Présidente de la région Poitou-Charentes et du Maire de Paris.

À six mois du congrès de Reims, le parti socialiste a la gueule de bois.
5 candidats officiels à l’investiture du parti. Outre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, voici venu Benoît Hamon, « prêt » pour le combat.
Restent ensuite Pierre Moscovici et les reconstructeurs, Manuel Valls, Marylise Lebranchu, Martine Aubry et Claude Bartolone qui sont dans les starting block. Selon Libération, ils seraient douze à vouloir le siège de François Hollande. On n’a pas fini d’entendre parler du parti de la rose.

Benoît Gautier

Caméra : Aurélie Piel

Montage : Anthony Santhoro