INTERVIEW Libéral et socialiste. C’est en ces termes que se présente Bertrand Delanoé dans son livre « De…

INTERVIEW

Libéral et socialiste. C’est en ces termes que se présente Bertrand Delanoé dans son livre « De l’audace ». Depuis sa sortie, jeudi 22 mai, les réactions sont nombreuses et vives. La TéléLibre.fr profite quelques jours plus tard d’une réunion des partisans du maire, samedi dernier, à la Mutualité, à Paris, pour questionner Delanoé sur cette « affaire de libéralisme » et sur ses ambitions concernant le PS, à moitié déclarées…

dessin : xavier lacombe

Alors, un socialiste peut-il être libéral ?

Le mot est laché : « libéral ». Repris et commenté. Et ça fait buzz, bien sûr…

Ségolène Royal, illico, ne manque pas de tacler son rival : «Il n’y a pas besoin d’aller piocher à la droite son idéologie et son vocabulaire. (…) Le libéralisme a déjà fait des dégâts considérables» déclare l’ex-candidate PS à l’élection présidentielle. Et de préciser : «On apprend en même temps que les patrons du CAC 40 ont augmenté leurs revenus de 54% et que l’on s’apprête à supprimer la prime pour l’emploi pour 2,5 millions de salariés petits et moyens (…) Le capitalisme détruit les hommes et les femmes (…) C’est ça, le libéralisme».

A 6 mois du Congrès qui doit désigner le successeur de François Hollande, il semble donc que le « duel » tant annoncé ait commencé !

« Si je dis: ‘je ne veux vraiment de responsabilité qu’à la mairie de Paris’, eh bien je me fous de vous! » lâche t-il ce jour-là devant ses troupes à la Mutualité. Et pourtant, officiellement, Delanoé n’est toujours pas candidat.

Un libéralisme politique

Bertrand Delanoé, entouré ce jour-là de personnalité telles que Lionel Jospin, Harlem Désir, ou Elizabeth Guigou, précise ne pas être social-libéral : « je n’adhère pas à ce courant de penser ». Son libéralisme, il l’applique à une doctrine politique, plutôt qu’économique. « Le libéralisme est à la liberté ce que la république est à la démocratie, une forme supérieure d’évolution. Je suis libéral. La droite d’aujourd’hui ne l’est pas. La gauche doit se réapproprier, avec fierté, et le mot et la chose ». Parlant ainsi volontiers d’homoparentalité, de parité et de droit de vote des étrangers aux élections locales. « En revanche, ce qui est inacceptable pour un progressiste, c’est de hisser le « libéralisme » au rang de fondement économique et même sociétal, avec ses corollaires : désengagement de l’État et laisser-faire économique et commercial ».

Claire Tarou

Journaliste : Joseph Hirsch

Caméraman : Nadjib…