Calais, Cherbourg, Dunkerque, Saint-Malo et… Paris ! Etranglés par la flambée des prix du pétrole, les pêcheurs manifestent…

Calais, Cherbourg, Dunkerque, Saint-Malo et… Paris ! Etranglés par la flambée des prix du pétrole, les pêcheurs manifestent leur colère un peu partout en France. Mercredi 21 mai, ils étaient devant la porte du ministre de l’Agriculture et de la Pêche pour faire entendre leur voix. Et casser un peu de CRS au passage…

A suivre lundi sur LaTéléLibre, un reportage en Côtes d’Armor, avec des pêcheurs se prenant pour des Robin des Mers en train de distribuer du poisson d’importation aux clients d’hypermarché…

dessin : xavier lacombe

Tout a commencé très vite. Et quand la Télé Libre est arrivée sur les lieux, quatre CRS étaient déjà repartis dans l’ambulance, dont certains sérieusement amochés. Les pêcheurs n’ont pas fait dans la dentelle, ce mercredi 21 mai. Alors que leurs confrères bloquent de nombreux ports français, quelque deux cents pêcheurs ont décidé de monter manifester leur mécontentement face à la hausse des prix du gasoil devant le ministre de l’Agriculture et de la Pêche.

Rue de Varenne, restes de fumigènes, de pétards et de pierres jonchent le sol. Le calme après la tempête.

Ca et là, les pêcheurs, par petit groupes, attendent que leur délégation sorte du ministère. Et leur annonce de bonnes nouvelles… Il est midi et ils sont là depuis 8h. Alors, la patience n’est plus de mise. L’ambiance est tendue et la moindre étincelle pourrait faire flamber le rassemblement. Et l’étincelle, semble-t-il, vient des forces de police. Lesquelles refusent aux pêcheurs d’aller s’acheter des sandwichs quelques rues plus loin. Il n’en fallait pas plus. Pétards d’un côté, gaz lacrimo de l’autre : l’affrontement reprend, mais se tasse plus rapidement que dans la matinée.

Ce n’est que plus tard, dans la journée, qu’un semblant d’annonce tombera.

Et ce, par la voix du porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. Lequel affirme que le gouvernement serait enclin à débloquer au moins 47 millions d’euros d’aide pour le secteur piscicole et à mettre en place d’autres mesures – dont on ne connaît pas encore les détails… Avancée ou recul ? A priori, l’avancée n’est pas lourde pour les pêcheurs à qui on avait tout de même promis le déblocage d’une enveloppe de 310 millions d’euros et qui, ce mercredi matin, rappelaient que cette enveloppe ne suffirait même pas à circonscrire la crise.

Aurélie Piel

Caméra et montage : Benoit Gauthier