Aujourd’hui, Éric Besson est secrétaire d’État auprès du Premier Ministre. Il lançait ce mardi l’opération « France 2025 », exercice…

Aujourd’hui, Éric Besson est secrétaire d’État auprès du Premier Ministre. Il lançait ce mardi l’opération « France 2025 », exercice de prospective pour le futur de notre pays. La TéléLibre en a profité pour interroger l’homme qui aura brillé comme un anti-héros d’exception durant la fin de la campagne présidentielle 2007, sur l’actuelle rénovation en cours de son ancien parti, le PS. Il dit bravo à l’aggiornamento des socialistes, dans leur attitude face au capitalisme.

« L’avenir ne se prévoit pas mais se prépare »

Ce matin là, l’ordre du jour de Monsieur Besson, c’est le lancement du « diagnostic stratégique France 2025 ». Parce que c’est sa casquette de ministre de la « prospective » qu’il a, ce jour là, sur le chef.

La prospective étant la science de l’anticipation, qui a pour but d’étudier l’évolution des sociétés dans un avenir prévisible, selon une futurologie du concret, le ministre remet ce mardi 22 avril 2008 un état des lieux chiffré ou « diagnostic stratégique », base au travail pour un rapport final à rendre dans six mois, sur «un ensemble de scénarios possibles, d’options pour la France, compte tenu de ce que nous savons des grandes tendances et des caractéristiques propres de notre pays». A l’image de ce qui se pratique en Grande-Bretagne et au Danemark.

La commission plénière, composée de 57 membres, dont Jacques Delors ou Luc Ferry, que M. Besson installe l’après-midi même, travaillera donc à une synthèse. L’objectif : rassembler, en huit groupes de travail, experts, syndicalistes, parlementaires et entrepreneurs, pour élaborer « un GPS des réformes », non pas « une ordonnance mais une boîte à outils », « pas un itinéraire fléché d’avance ». Et sans pour autant « refaire » ni le rapport Attali, basé sur des objectifs à plus court terme, ni l’ex-commissariat général au Plan, anciennement chargé de la planification économique du pays…

Besson applaudit la mue du PS

A l’issue de son debriefing par la presse, Éric Besson donne à La TéléLibre son sentiment sur la rénovation actuellement en cours au PS. Et prend ici du plaisir à féliciter son ancien parti (dont il a été le secrétaire national à l’économie) pour la mue idéologique opérée ce lundi 21 avril 2008, avec la nouvelle « déclaration de principe » (ces 21 articles adoptés « par consensus à 98% ») destinée à « définir l’identité des socialistes du XXIe siècle ». Et qui sera mise au vote pour adoption auprès des militants à la convention du PS du 14 juin. Bravo donc à la rupture avec la rupture avec le capitalisme, dit-il!

«On n’est pas obligé de haïr ceux d’en face» avait-il commenté, à l’intention de ses amis socialistes, lorsqu’il y a un peu plus d’un an maintenant, il avait claqué la porte du PS en le dézinguant et en partant, tel un transfuge, dans l’autre camp. Entre autres pour désaccords profonds sur le chiffrage du programme de la candidate. Certains avaient cru pouvoir trouver un sens politique à sa « trahison », comme à y déchiffrer le symptôme de la crise du socialisme…

Karine Yaniv

Cameraman : Matthieu Martin

Montage : Anthony Santoro