Depuis 5 mois on attendait qu’Eric Breteau s’exprime. Cette semaine le leader de l’Arche de Zoé parle, et il dit : 1/ que le gouvernement savait et approuvait 2/ que son but était bien de « créer un incident international » 3/ qu’il est prêt à attaquer Rama Yade en justice. Le gouvernement dément.

Cinq mois d’emprisonnement au Tchad, puis en France, sans qu’on connaisse le point de vue de cet homme que tous les médias ont plus ou moins pris le risque de décrire comme un illuminé. Mais, ce lundi 7 avril, après le silence et l’enfermement, les « révélations » commencent (sur France Info) : « L’objectif était de créer un incident international qui oblige la communauté internationale à intervenir sur le sujet du Darfour« , et de « jeter un pavé dans la marre » explique l’imprévisible et charismatique leader de l’Arche de Zoé.

Comme nous l’avaient fait pressentir Cécile et Flavian Hervy, ce couple que nous avions rencontré en novembre 2007 (voir ci-dessous), et qui avaient été embarqués dans l’aventure, l’homme avoue donc qu’il savait ce qu’il faisait, et cherchait (de manière un peu mégalo ?) à créer événement, pour faire « bouger les choses ».

Eric Breteau au Grand Journal (canal +) le 7 avril 2008 :

A l’Elysée et chez Kouchner on savait, dit-il

« Impliquer les politiques » était l’un des objectifs de l’opération, révèle-t-il, dans le Figaro le même jour. Il affirme que nos dirigeants savaient, et au-delà, avaient bel et bien compris sa démarche. Au point, dit-il, d’en connaître l’impact possible ! Diable, jusqu’où ira notre homme…

« Bernard Kouchner était parfaitement au courant de notre opération puisque j’ai rencontré personnellement son conseiller politique et qu’il a partagé mon analyse de la situation au Darfour et surtout mon analyse sur l’impact d’une telle opération qui, forcément, aurait créé une crise internationale avec le Soudan« .

Son raisonnement, malgré les différentes contradictions, le conduit à aller jusqu’à une annonce spectaculaire : il se dit résolu à attaquer Rama Yade en justice ! Pour ses critiques et ses mots qualifiant l’opération d' »illégal et irresponsable ».

Ce mardi, bien sûr, côté gouvernement, on réagit…

Mme la garde des Sceaux Dati dément les allégations, et le chef de la diplomatie Bernard Kouchner affirme que son ministère examine actuellement la possibilité d’engager des « poursuites » contre le président de l’Arche de Zoé, Eric Breteau.

A suivre…

Karine Yaniv

Revoir notre reportage de Novembre 2007, au moment de l’éclatement de l’affaire et de l’arrestation au Tchad d’Eric Breteau et de son équipe : premier témoignage d’une des familles qui attendait un enfant de l’opération dite humanitaire, un témoignage à charge pour l’association :


656 EXCLUSIF : ARCHE DE ZOE, PREMIER TEMOIGNAGE par latelelibre*

 

Relire notre analyse de l’époque.