L’annonce de l’envoi de renforts français en Afghanistan suscite la polémique. Le PS annonce qu’il va déposer une motion de censure.

Si aujourd’hui le Président de la République nous dit que l’intérêt national de notre pays est de renforcer notre présence au pays des talibans, telle n’a pas toujours été sa position. Petit retour sur annonces de campagne présidentielle – sur le plateau de « à vous de juger », le candidat Sarkozy précisait : la « présence française dans cet endroit du monde ne me parait pas décisive ».

27 avril 2007, face à Arlette Chabot : le candidat à l’élection présidentielle est celui qui, de lui-même, vient citer le Vietnam, en évoquant le « bourbier » afghan…

Alors bien sûr tout le monde a le droit de changer d’avis !

Ce mardi 1er avril 2008, à l’assemblée, l’opposition a obtenu un débat (sans vote) sur le sujet.

C’est le Premier Ministre Fillon qui s’est donc collé à la nécessité de venir expliquer, faire comprendre et défendre cette inflexion toute nouvelle et encore très imprécise de la politique extérieure française.

Les députés s’étant en grande partie vexés du fait que l’annonce de ces renforts se soit faite devant les parlementaires britanniques, à Westminster, et pas devant eux.

Selon l’enquête d’opinion BVA-Sud-Ouest, seuls 15% des personnes interrogées approuvent la décision du Président de la République, et deux français sur trois (68%) désapprouvent l’envoi de renforts en Afghanistan… Alors les français seront-ils sensibles aux arguments de ceux qui trouvent leur Président de la République trop « suiviste »? Le Président Sarkozy, dont on souligne et interroge ici et là le revirement, voire le « volte-face » doit ce mercredi revenir sur ce déploiement. A Bucarest, où il participe au sommet de l’OTAN . Déploiement semble t-il encore mal compris par une opinion publique peu va-t-en-guerre, toujours attachée à la position traditionnellement non toute atlantiste de la France dans le monde. De Gaulle oblige.

Karine Yaniv

MODIF: Le PS a annoncé le dépot d’une motion de censure sur la question de l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan, et Georges Bush, en fin de règne, a félicité le bon élève Sarkozy pour sa décision…