Interrogée sur son sentiment personnel, Mme la Ministre de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi répond à LaTélélibre…

Interrogée sur son sentiment personnel, Mme la Ministre de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi répond à LaTélélibre : le krach mondial, ça va être comme Tchernobyl, il va passer partout sauf en France ? Mme Lagarde, avoue son inquiétude mais encore une fois fait le maximum pour se montrer rassurante, en position de contrôle, confiante en notre pays, et en la politique qu’elle mène avec ce gouvernement.

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Credit: © Melanie FREY/ Fedephoto

La salle de conférence Mendès France de Bercy, ce gros bloc qui s’avance sur la Seine entre Palais Omnisport et gare de Lyon, est bondée de journalistes.
Mais il faut dire que la semaine a été difficile…

François Fillon a commencé de l’annoncer dans la presse : les chiffres de la croissance doivent être revus à la baisse. Lagarde le confirme donc ce jour, sans gaieté de cœur, comme il se doit : la croissance ne sera que de 1,7% à 2% et non pas de 2 à 2,5% – chiffres sur lesquels avait été construit le budget 2008.

LaTélélibre, dont ce n’est pas trop le dada, les conférences de presse à question unique sans possibilité de relance, tente malgré tout le moment de sincérité. JPL interroge le sentiment de la super ministre : alors, paniquer ou ne pas paniquer ? La situation mondiale, elle est terrible, gravissime, ou quoi ?

Alors bien sûr, le rôle de ministre de l’économie ne peut permettre à celui qui l’occupe de se montrer trop alarmiste quant aux conséquences pour son pays de la dégradation de la conjoncture économique mondiale…

Mais la sonnette d’alarme commence à retentir de tous côtés. Le vendredi dans les Echos, une tribune d’un groupe de 20 députés de la majorité demande des réformes « plus justes », et mentionnant le paquet fiscal de juillet 2007 réclame « un effort fiscal plus justement réparti »… Le Mardi, dans une interview à Ouest France, Martin Hirsch exprime sa crainte de ce que la contrainte budgétaire et le casse-tête qui s’ensuivra mette en péril la possibilité de financer son dispositif RSA de lutte contre la pauvreté. De quoi faire le lit de l’opposition qui martèle depuis un moment, qu’après les municipales, le gouvernement Fillon n’aura pas le choix, ce sera la rigueur… Dans le même temps à la radio, l’on entend que les touristes américains trouvent désormais les vacances à Paris trop cher, vu la chute en spirale du dollar par rapport à l’euro….

Un journaliste d’un média d’information public pose à la ministre la question du plan de rigueur. Elle rie et esquive, pas de dérapage ce jour : « vous attendiez la gaffeuse … ce ne sera pas moi aujourd’hui!».

Karine Yaniv
Reportage : John Paul Lepers, Joseph Haley