A la demande de la famille, qui ne souhaite pas d’images de la cérémonie, nous retirons ce reportage (le 10/06/11)

Passé presque inaperçu dans les médias, ce suicide n’a rien d’anodin. D’abord parce que comme syndicaliste, Luc Béal-Rainaldy n’était pas né de la dernière pluie. Il était au contraire considéré comme un « roc » du monde syndical.

Ancien responsable de la CFDT, il militait depuis une vingtaine d’années et était devenu secrétaire national du Snutefe – le Syndicat National Unitaire Travail Emploi Formation Économie -, qui représente les contrôleurs, les inspecteurs du travail, et les agents de Pôle Emploi et avait rejoint la FSU. Ensuite parce que son suicide est intervenu dans les locaux mêmes du ministère du Travail.

Homme de tous les combats, soucieux de lutter pour aider les sans voix, Luc Béal-Rainaldy avait soutenu les Roms et les sans papiers. Ses camarades du Snutefe décrivent un homme « intègre, passionné, engagé, sensible, investi dans la lutte syndicale, soucieux de ses camarades ». Un homme que l’injustice sociale rendait malade.
Dans un texte d’adieu, ils dénoncent le contexte dans lequel Luc s’est débattu ces dernières années. Un contexte « où le rouleau compresseur de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et la dureté des relations sociales au sein du ministère du Travail déstabilisent en profondeur militants et personnels ». Son enterrement a eu lieu le 13 mai à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).

Hélène Duvigneau
Mathilde Golla