«No Gazaran», le cri de ralliement des opposants au gaz de schiste devrait de nouveau retentir dans les rues de Paris. Après l’Assemblée, c’est au tour du Sénat de voter début juin le projet de loi sur l’interdiction de ces combustibles. Un texte bien loin de faire l’unanimité.

Décidément, le gaz de schiste est un véritable explosif…politique! Le consensus crée autour du projet de loi pour interdire ces hydrocarbures aura été de courte durée. Le texte voté en urgence par les députés le 10 mai dernier n’a finalement pas recueilli les voix du PS et des Verts. En cause, selon les détracteurs de la loi, l’ajout d’un article par l’UMP qui autorise la recherche et introduit l’ambiguïté sur la finalité de la loi. De fait, la loi interdit tout recours à la technique d’extraction dite de fracturation hydraulique dont les effets sont notoirement néfastes pour l’environnement. Toutefois, le texte de loi laisse la porte ouverte à d’autres méthodes d’extraction plus « propres » et à la recherche dans ce domaine. Mais les anti-schistes rétorquent qu’aucune autre méthode n’est en mesure d’exploiter ces combustibles qui se nichent à plus de 2000 mètres sous terre. Ils redoutent ainsi que les industriels saisissent cette brèche pour faire de la fracturation hydraulique « déguisée ».

Reste à savoir si les détracteurs de la loi obtiendront gain de cause. La prochaine manche se joue devant le Sénat début juin. José Bové appelle déjà à une poursuite de la mobilisation sur le terrain.

Reportage : Mathilde Golla