17 personnalités gaullistes, socialistes et centristes, dont Ségolène ROYAL, François BAYROU et Dominique de VILLEPIN signent ensemble l’appel du 14 février « POUR UNE VIGILANCE RÉPUBLICAINE ».

Nicolas Sarkozy n’est pas cité comme cible, mais la charge est de grande envergure. Les 17 signataires disent refuser « toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective ».

« Monarchie élective » : on se souvient de la passe d’armes entre le Président de la République et le Directeur du journal Libération, le 8 janvier, lors de la Conférence de presse de rentrée de Nicolas Sarkozy, sur ce thème. Le terme est donc remis sur le tapis, sachant que la réforme des institutions, promise pendant la campagne, est désormais prévue pour le lendemain des municipales.

Les signataires malgré leurs horizons politiques si divers se livrent également à un rappel de valeurs sur deux points importants : ils veulent redire « leur attachement aux fondamentaux d’une laïcité ferme et tolérante » ainsi qu’à « l’indépendance de la presse ». Le texte comporte également un volet politique étrangère « au-delà de leurs divergences » les personnalités déclarent leur attachement commun « aux grandes options qui ont guidé depuis cinquante ans, au-delà des clivages partisans, une politique étrangère digne, attachée à la défense du droit des peuples, soucieuse de préserver l’indépendance nationale ».

Outre l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, et les deux grands perdants de l’élection présidentielle, on compte, parmi les signataires, l’ancien chef de cabinet du général de Gaulle, Pierre Lefranc, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, mais aussi des députés du Nouveau Centre : Maurice Leroy et Jean-Chrisotphe Lagarde. Et puis Noël Mamère, le député communiste André Guérin, et côté socialiste, encore Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg, Jean-Pierre Chevènement, côté Modem : Marielle de Sarnez et Corinne Lepage.

C’est le Premier ministre, François Fillon qui, ce jour, réplique le premier, de Laval (Mayenne) : « Oui au débat d’idées, mais non à cette chasse au président de la République (…)Nous sommes dans un pays avec des institutions qui fonctionnent particulièrement bien et qui ne sont remises en cause par personne et dont on veut d’ailleurs améliorer le fonctionnement ». a-t-il déclaré. « Cet acharnement que mettent certains responsables politiques qui n’ont pas été élus par les Français (…) à tenter de déstabiliser le président de la République est de mon point de vue profondément choquant et profondément antidémocratique. »
L’appel « à la vigilance » paraîtra dans « Marianne » de samedi 15 février…

Voir l’appel de Marianne

Karine Yaniv