ACTION EN JUSTICE CONTRE LES GALÉRIENS DU LOGEMENT

Le collectif Jeudi Noir, qui entend lutter contre le mal logement en France, occupe depuis trois semaines un immeuble de 8 étages – situé rue Matignon en face de l’Elysée – appartenant à l’assureur (voir le reportage de LaTéléLibre). Un détail a son importance : les locaux sont inoccupés depuis 4 ans. C’est finalement devant la justice que le contentieux entre les deux parties se réglera. Un dénouement qui ne surprend pas Elise Aubry,militante de Jeudi Noir et « occupante » de l’immeuble et que nous avons joint au téléphone : « En tant que grande entreprise, ils étaient obligés de nous assigner en justice. Sinon, ils laissent la porte ouverte à tous les excès. Au moins ils ne nous demandent pas d’argent. Cette affaire leur a fait mal médiatiquement. Ce serait mauvais pour leur image de demander de l’argent à des précaires« .

De son côté, le collectif avait également déposé une plainte la semaine dernière contre la préfecture de Paris. L’objectif de cette démarche consistait ainsi à s’opposer au blocus policier qui se tient devant le bâtiment depuis le 7 janvier sur ordre dela préfecture. Cette plainte, déposée en référé liberté, n’a finalement pas été jugée urgente par lajustice. Jeudi Noir compte désormais adresser sa plainte au Conseil d’État.

Une solution à l’amiable espérée par Jeudi Noir
Malgré son assignation en justice, le collectif ne désespère toujours pas de trouver une solution à l’amiable avec Axa. Jeudi Noir souhaiterait notamment que le bâtiment soit converti en logement. Mais en cas de refus de l’assureur, le collectif s’opposerait alors à un éventuel avis d’expulsion. Elise Aubry assure qu’ « il y aura un blocus de Jeudi Noir si AXA ne propose pas de solution pour utiliser le bâtiment autrement ». Mais celle-ci espère toutefois qu’un « compromis en off avec Axa soit trouvé par avocats interposés. » Par le biais d’un communiqué de presse, Jeudi Noir se dit prêt à quitter le bâtiment si Axa lui trouve « une affectation« . Une chose paraît au moins sure : le dénouement approche. Le jugement, qui se tiendra en comparution immédiate, pourrait être rendu dans les 24 heures suivant le procès. Même inoccupé depuis 4 ans, un 2500 m2 avec vue sur l’Elysée vaut son prix.

Jonathan Bordessoule