Qu’on arrête tout de suite la polémique sur le coup médiatique du Président à Disneyland, « rien n’était prémédité ». C’est un grand professionnel qui vous le dit. Interrogé par Valérie Expert sur LCI, le paparazzi Pascal Rostain s’indigne de ce que l’on puisse soupçonner un acte délibéré. Il dénonce les « inépsies » des journalistes, et préfère se réjouir de la « bonne nouvelle » pour notre Président.

A Valérie Expert qui – la perfide ! – lui fait remarquer qu’« on ne va pas à Disneyland un samedi à la parade de Noël quand on veut etre discret », il répète que ça n’est aucunement une volonté de se montrer. «C’est une vraie histoire d’amour, et on est content pour le Président, et moi je suis ravi pour mon amie Carla Bruni » ajoute t’il, dans une belle leçon de journalisme.

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Il faut dire que notre Président est un très bon client pour la noble profession de paparazzi.

Quelque peu ternie par l’incident Richard Attias en 2005, l’idylle entre Nicolas Sarkozy et la presse people se porte comme aux premiers jours. L’incartade de Paris Match, qui avait publié des photos de son épouse aux bras du publicitaire, est aujourd’hui oubliée, et le coupable, Alain Généstar, directeur de la publication licencié par Lagardère, a payé pour son forfait. Nicolas Sarkozy a donc réendossé son costume de star du cinéma, mettant en scène ses retrouvailles avec Cécilia, puis sa famille recomposée modèle venue assister à son sacre lors de la cérémonie d’investiture. Etonamment doués pour « piéger » le Président dans des moments de bonheur hollywoodien, les paparazzis ont été mauvais une fois, pile au moment où Cécilia est à nouveau repartie en octobre 2007.

Pas de chance ! On les imagine évidemment très surpris à l’annonce officielle du divorce présidentiel, ils n’avaient pas flairé l’info. Ils se sont heureusement rattrapés dimanche.

Plus que cette « pipolisation » extrème de la fonction présidentielle, c’est son utilisation à des fins politiques par le Président qui est aujourd’hui en question. Le précédent, c’est précisément l’annonce officielle du divorce, étouffé pendant plusieurs semaines et annoncé en pleine crise des transports. De nombreux observateurs avaient alors dénoncé un foulard agité pour détourner l’attention des problèmes sociaux et des difficultés du gouvernement à trouver une issue à la crise. Le scoop de cette romance de Noël intervenant au lendemain d’une visite de Kadhafi qui a fait beaucoup de mal à l’image du Président, pris en flagrant délit de real politik, on a du mal à croire à un hasard du calendrier. La «fuite » va « créer une bulle médiatique, faire vendre du papier sur un sujet qui ne peut pas lui nuire », analyse le politologue Vincent Tiberj.

Interrogé par L’express, il le dit très bien : il s’agit d’un « non-événement politique ». Pour autant l’information n’en fait pas moins la une de tous les quotidiens nationaux. Et les analyses et critiques ont peu de poids dans la course aux photos et aux anecdotes croustillantes, dans le flot de commentaires people qui a déjà commencé à envahir les médias, des radios à internet.
Force est donc de constater que le Président a réussi son opération communication de Noël. On pourrait lui rappeller que la communication outrancière sur sa vie privée ne lui a pas toujours réussi. Mais à observer combien il semble avoir repris les commandes du façonnage de son image médiatique, tout porte à croire que l’on est loin d’avoir tout vu.

L’interview du paparazzi sur LCI

La une de Point de Vue sur le site de l’express :
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Vu par Rai Due :

Une photo de closer:
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itw de christophe barbier sur LCI, à propos de la publication de l’info dimanche soir sur le site de l’express :

Joseph Hirsch