Encore une manif! Cette fois ce sont les gardiens de prison qui demandent des moyens pour travailler.
Pendant que les étudiants bloquent les universités, les personnels pénitentiaires ont manifesté aussi jeudi 8 novembre à Paris.

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Bien que privés du droit de grève par leur statut, 2500 agents pénitentiaires sont venus des différentes régions de France en prenant sur leurs congés annuels ou leur temps de repos.
Une délégation avait demandé de rencontrer Rachida Dati, qui a refusé (pour cause de voyage d’accompagnement présidentiel aux Etats-Unis) et n’a pas laissé un de ses conseillers pour le débat.
Afin de compléter les quelques maigres secondes consacrées à cette manifestation par les télés-pas-libres, voici un résumé détaillé de leurs principales revendications (source UFAP-UNSA /// UGSP-CGT).
« A l’appel de leurs organisations syndicales (UFAP et CGT) qui représentent 53,5% des personnels, les personnels pénitentiaires manifestent aujourd’hui dans les rues de Paris.
Privés par leur statut du droit de grève, les agents que vous voyez défiler sont tous venus des différentes régions sur leur repos ou sur leurs congés annuels.
Ce n’est donc pas pour nous une démarche anodine. C’est la traduction d’un profond malaise, mainte fois dénoncé, qui ne trouve pa de réponses au sein d’une administration autiste, méprisant les règles élémentaires du dialogue social.

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Le savez-vous : quelques 63000 détenus s’entassent dans les 51000 places disponibles actuellement dans les établissements pénitentiaires. Cette surpopulation, source de promiscuité et de grande tension, a des conséquences importantes sur notre travail, de surcroît, dans un cadre où les effectifs de personnels manquent cruellement : les agressions verbales ou physiques sont quotidiennes, les charges de travail sont harassantes, les missions peu valorisantes.
Les conditions de détention pèsent sur les détenus les plus fragiles et empêche la prison de remplir un rôle plus utile puisque la récidive concernant les délits atteint globalement les 60%.
Les personnels pénitentiaires ont la volonté de travailler différemment et de faire évoluer leurs missions mais les moyens dont ils disposent sont insuffisants.

ILS REVENDIQUENT AUPRES DE LA MINISTRE DE LA JUSTICE :
– « Un vrai débat sur l’évolution des missions et une reconnaissance actée pour tous dans la Loi Pénitentiaire.
– Le remplacement de tous les départs à la retraite et la création d’emplois nouveaux pour réduire le nombre de détenus pris en charge par un agent (un surveillant peut aujourd’hui, selon les sites, avoir la charge de 30 à 200 détenus ! ).
– L’ouverture d’un débat sur la rénovation du dialogue social
– La reconnaissance indemnitaire de leur métier.
– Le rejet de toute rémunération au mérite, synonyme d’injustices.
– L’augmentation du budget 2008 pour renforcer les moyens des services.  »

Margot Deschamps