Nous avons salué ici même le Grenelle de l’Environnement. Pourtant nous avons souligné l’absence de remise en cause…

Nous avons salué ici même le Grenelle de l’Environnement. Pourtant nous avons souligné l’absence de remise en cause du choix du nucléaire pour la production d’élèctricité dans notre pays. Nous ne sommes pas les seuls, même si cette remise en cause est largement minoritaire en France. EDF a bien bossé depuis les années 80 pour convaincre de l’innocuité des centrales qui fournissent aujourd »hui 80% de notre consommation d’électricité.

Plus de 1000 personnes étaient regroupées samedi 27 octobre au Square Cambronne, à Paris, autour du réseau « Sortir du nucléaire ». A l’issue du Grenelle de l’Environnement, de nombreuses associations se sont dites déçues et inquiètes, la question du nucléaire ayant été évité dans les débats, et surtout quasiment absente du discours du Président Sarkozy.
Effectivement, le réseau a dénoncé le fait que le Président ait annoncé un « gel » du nombre de sites nucléaires. Il s’agit selon eux d’une annonce ridicule : la France a déjà plusieurs centaines de sites nucléaires répartis sur tout le territoire, de plus les projets de nouvelles installations (le réacteur EPR, le réacteur à fusion nucléaire ITER, l’usine GB2 d’enrichissement de l’uranium ou encore le site d’enfouissement des déchets nucléaires) sont tous sur des sites déjà existants.
Il apparait clair pour Stéphane Lhomme (réseau « Sortir du nucléaire »), que le gouvernement entend poursuivre dans la voie du nucléaire, et ce pour plusieurs raisons:

– Avant même les conclusions des fameuses « tables rondes » du Grenelle de l’environnement, et même dès sa prise de fonction, le Ministre de l’écologie avait fait savoir qu’il était hors de question de remettre en cause le nucléaire en général.
– Le décret de construction du réacteur EPR n’a pas été suspendu le temps du Grenelle
– Enfin les déclarations du Président à l’ONU le 24 septembre (« La France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire civile »), ainsi que la signature le 26 juillet par d’un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi, sont assez explicites.
Quelques élus, ainsi que José Bové, étaient là pour soutenir le mouvement mené par plus d’un millier de personnes (surpris que l’appel lancé ne rassemble pas plus de monde) venu pour certains de très loin afin de faire entendre leur voix.

Quentin d’Hainaut
Joseph Haley