VISITE JUBILATOIRE Nuée de caméras entre les étals, et bon accueil populaire : l’ex-Premier Ministre en déplacement « de terrain »…

VISITE JUBILATOIRE

Nuée de caméras entre les étals, et bon accueil populaire : l’ex-Premier Ministre en déplacement « de terrain » en banlieue n’a pas boudé son plaisir, ce 1er juin 2010.


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Une sortie de star, ce mardi 1er juin, pour un Dominique de Villepin toujours d’aplomb. A Mantes-la-Jolie (Yvelines, région Ile-de-France), à défaut d’annoncer sa candidature pour les Présidentielles 2012, il se sent bien et il le montre. L’ancien Premier Ministre et premier rival intime du Président de la République a une dynamique à lancer : il serre les mains, embrasse les femmes, entre chez les boutiquiers, accepte de se faire photographier avec quelqu’un sur son portable, ou encore sirote du thé à la menthe avec les hommes dans un café. Le tout marqué aux basques par une trentaine de journalistes affrétés en nombre par les rédactions, et encadrés par un service d’ordre de jeunes gens du coin efficaces malgré le ramdam.

« On vous a vu à France 2 hier soir, on compte sur vous » lui lance à la volée un  commerçant qui a visiblement apprécié sa nette condamnation d’Israël sur la télévision de service public la veille. La sanglante affaire « de la flotille prise d’assaut par la marine israélienne dans les eaux internationales au large de Gaza » est en effet dans les esprits…

Sur le marché, on le sent, si certains fronçent les sourcils, Villepin peut espérer capitaliser sur l’anti-sarkozysme, mais aussi sur son image d’ « ami des arabes » et de héros du non à la guerre en Irak.

Des femmes en boubou sont à l’accueil devant la salle de gym municipale, les journalistes sont éreintés, et l’ancien collaborateur de longue date du Président Chirac qui jamais encore ne s’est frotté lui-même au suffrage universel, va jusqu’à sortir son porte-monnaie pour acheter à un jeune un CD de rap : le geste soulève quelques applaudissements. Un peu plus loin, après les pâtisseries orientales, il regrette «que trop de politique ne viennent jamais en banlieue, ou alors derrière des cordons de CRS» et se lance dans une tribune qui sonne comme une sorte de « mea culpa » collectif et personnel : il faut arrêter ces plans banlieue qui ne marchent pas, et tout repenser « avec les habitants ». Car, dit-il, on «ne peut pas faire une bonne politique des banlieues du haut des palais» !

Organisé depuis  quelques temps, ce déplacement en grande banlieue francilienne tombe plutôt bien. Après une série de sorties « de terrain » il s’agit là de sa dernière, avant le 19 juin, date-clé à laquelle il a donné rendez-vous pour fonder son propre « mouvement » politique. Au long de l’après-midi, l’ex-Premier Ministre refait la promo de l’événement et le promet : cette fondation sera importante !

Karine Yaniv

Joseph Haley

Anthony Santoro