La journaliste Julie Chenini est partie se promener dans les parcs de Paris avec sa tablette numérique remplie d’interviews de jeunes représentants politiques. Son but, recueillir la parole de la « génération sacrifiée » face aux propositions des jeunes politiques. Renégociation du traité européen, retour à une souveraineté monétaire ou contrôle des frontières sont les thèmes abordés dans ce deuxième épisode.

Pourquoi cette micro série ?

60% des Français ne font confiance ni à la droite, ni à la gauche pour gouverner. La proportion est la même chez les jeunes selon Anne Muxel, sociologue, directrice de recherche au CNRS (Cevipof/ Sciences-Po), spécialiste du comportement électoral et des phénomènes de socialisation politique. Partant de ce constat, je suis partie rencontrer ces fameux jeunes qui pour moi représentent les moins de 30 ans. Avant d’aller à leur rencontre, j’ai interviewé les représentants de mouvements politiques dédiés à la jeunesse, Jeunes Ecolos, Mouvement des Jeunes Socialistes, Front National Jeunesse, Jeunes Pop. Je leur ai demandé quel est le combat prioritaire à mener pour la jeunesse, quelles sont leurs idées pour le mener à bien et s’ils avaient un  message à adresser aux jeunes. Puis, leurs interviews chargées dans ma tablette numérique, j’ai  transmis leur parole aux jeunes gens rencontrés dans un parc par une belle journée ensoleillée.

Renégociation du traité européen, retour à une souveraineté monétaire, contrôle des frontières

Mais à quel parti ces idées correspondent ? La réponse semble évidente et pourtant pas tant que ça puisque le jeune interviewé n’arrive pas à retrouver le programme du Front national dans ces idées clairement identifiables…

Un ami à la rescousse

Bien des jeunes ne connaissent pas grand chose à la politique. On en a clairement l’exemple ici. Mais un ami joker vient élever le débat et faire part de son désaccord avec les idées de Gaëtan Dussausaye, secrétaire département du Front national jeunesse (FNJ), « J’invite ce jeune à faire des constructions économiques et viabiliser son projet ». Le représentant du FNJ a eu bien du mal à me donner une mesure concrète destinée aux jeunes, se contentant de répéter un discours bien rôdé, de critiquer les emplois d’avenir, mesure proposée par le gouvernement depuis 2012 et destinée à permettre à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés d’entrer sur le marché du travail.

« Personne ne peut revendiquer représenter la jeunesse »

Le FNJ se dit premier mouvement jeune de France… Mais impossible de trouver le nombre d’adhérents ! Il faudra donc les croire sur parole… L’un des jeunes interviewés insiste sur le fait que de toute façon, personne ne peut prétendre représenter la jeunesse. « De même, lorsqu’un Président dit représenter le peuple français, il faut savoir qu’avec l’abstention qu’on a, il représente ¼ des Français ».

Ce que souhaite ce jeune, c’est qu’une nouvelle classe politique émerge, plus jeune à l’image de ce qui se passe en Italie où le Président du conseil est un nouveau venu sur l’échiquier politique. Il s’appelle Matteo Renzi, il a 36 ans et il souhaite « mettre à la casse » les ténors de la politique italienne.

Journaliste : Julie Chenini
Images : Jules-Antoine Bougeois
Monteurs : Julien Terral, Vincent Tardif, Mars Lefébure

 

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