Alors qu’Aurélie Fillippetti, Ministre de la Culture, inaugurait la saison des festivals au Printemps de Bourges ce vendredi 25 avril, les intermittents du spectacle battaient de nouveau le pavé. 

Opposés à l’accord Unédic conclu le 22 mars entre le Medef et certains partenaires sociaux, les manifestants veulent se faire entendre par François Rebsamen, ministre du Travail, et le dissuader d’agréer le texte.

Qu’est-ce qu’un intermittent ?

L’appellation « intermittents du spectacle » désigne des salariés dont l’activité présente une alternance de périodes travaillées et non travaillées. Les intermittents travaillent pour des spectacles vivants ou enregistrés et sont engagés par succession de contrats à durée déterminée. Ils sont de fait privés d’emploi par intermittence.

Annexes 8 et 10, quésako ?

Les annexes 8 et 10 de la convention de l’assurance-chômage établissent les règles concernant les indemnités de chômage pour les intermittents du spectacle. L’annexe 8 concerne les ouvriers et techniciens de l’édition d’enregistrement sonore, de la production cinématographique et audiovisuelle, de la radio, de la diffusion et du spectacle vivant. L’annexe 10 concerne quant à elle les artistes du spectacle : comédiens, musiciens, danseurs…
Menacées par les intentions du Medef, ces annexes ont finalement été conservées dans l’accord du 22 mars. Si cette concession a diminué la mobilisation au sein des intermittents, elle n’y a pas mis un terme. En effet, CGT, CGC et nombre de manifestants pointent du doigt un autre volet de la réforme : l’allongement du délai d’indemnisation ou « délai de carence ».
Actuellement fixé à une durée maximale de 75 jours, il pourrait dans l’accord atteindre 124 jours, selon le niveau des « indemnités supralégales » perçues par le salarié intermittent (montants versés au-delà du minimum légal). Ces indemnités devraient également baisser pour les chômeurs dont le dernier salaire est supérieur à 2000 euros brut, une baisse évaluée par la CFDT à 11euros pour 1500 euros d’indemnités.

Un délai de carence difficile à avaler

Comment faire face aux charges constantes, aux dépenses quotidiennes, sans percevoir de salaires ni d’indemnités pendant une période allant jusqu’à 124 jours ?
 C’est la question que posent les intermittents récalcitrants, soutenus par la CGT. Le syndicat, présent lors des négociations, n’a pas su faire entendre sa voix. Des témoignages rapportent que des discussions se seraient tenues loin de la table des négociations, des réunions de couloirs auxquelles la CGT n’était pas conviée. 
La CGT n’a donc pas signé l’accord du 22 mars. Un refus dont le syndicat est coutumier : aucun accord Unédic n’a été validé par ce syndicat depuis la création de l’assurance-chômage…en 1958.

Journaliste : Julie Chenini
Caméraman, monteur : Vincent Massot

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