Le 23 avril 2013, Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs EELV, a émis le souhait de proposer une loi sur l’obsolescence programmée et ses effets néfastes. Une question qui intéresse le jeune étudiant que nous avons rencontré. En son nom, Julie est allée poser la question à nos députés. Une loi est-elle possible?

Qu’est ce que l’obsolescence programmée?

Révélée au grand public grâce au documentaire « Prêt à Jeter » diffusé sur Arte, le concept d’obsolescence programmée est un problème planétaire. L’obsolescence programmée regroupe l’ensemble des techniques visant à réduire délibérément la durée de vie ou d’utilisation d’un produit afin d’en augmenter le taux de remplacement, donc le chiffre d’affaire des producteurs et vendeurs de biens manufacturés. Il existe une obsolescence dites technologique: c’est l’innovation qui rend les objets rapidement obsolètes car il existe un objet plus performant, plus sophistiqué, incompatible avec l’ancien matériel. Il existe aussi l’obsolescence psychologique, ou esthétique : les phénomènes de mode. Et enfin, l’obsolescence technique: c’est le fait de concevoir un produit en anticipant sa fin de vie. Les fabricants rendent aussi les produits irréparables : soit par ce qu’on ne peut pas les désassembler, soit parce qu’il n’existe plus de pièces détachées ou qu’elles s’avèrent trop coûteuses. Plus vicieux encore, un industriel peut intégrer en douce une faiblesse technique dans un objet afin de programmer une panne à court terme…

Ce phénomène, en plus d’être néfaste pour le porte-monnaie des consommateurs, a un fort impact négatif sur l’environnement puisqu’il multiplie les déchets et épuise les ressources naturelles limitées.

Comment agir?

Les avis sont partagés sur les solutions à apporter pour endiguer ce «mal». En effet, la législation française ne peut contraindre que les entreprises hexagonales a, comme le suggère Jean-Vincent Placé, étendre la durée de garantie de six mois à deux ans, rendre les pièces détachées disponibles pendant dix ans et contraindre les sociétés à rendre leurs biens de consommation plus durables. Aussi, Bernard Accoyer, député UMP, insiste sur le fait que «si cette loi passe, c’est la mise à mort des entreprises d’électroménager françaises». Mais Denis Baupin, député Europe Ecologie Les Verts, conscient de cette difficulté, précise «qu’il faut démarrer à l’échelle nationale et montrer l’exemple pour espérer que cette loi puisse être adoptée à l’échelle européenne puis internationale».

Néanmoins, il ne se fait pas d’illusion quant au faible espoir que cette loi puisse être proposée et adoptée sous peu à l’Assemblée nationale.

 

Journaliste: Julie CHENINI
Image: Michael KLEIN
Montage: Wit SKLIAS et Larry WAXMAN

Des liens :

Le site du sénateur Jean-Vincent Placé
Un article sur l’obsolescence programmée du site Que Choisir
Un forum de consommateurs désabusés