Cette histoire de mise en cause des syndicats et de  » fête du vrai travail » a choqué bon nombre de républicains, à gauche comme à droite. Le candidat Sarkozy est revenu sur sa formule, et a lancé « la vraie fête du travail », plus soft, mais le mal était déjà fait. Parmi les militants, la notion des « faux travailleurs » est bien passée, nous l’avons constaté sur le terrain, en ce 1er mai, place du Trocadéro. Pour réussir sa carrière de Président de la République, Sarkozy est donc prêt à tout, quitte à ouvrir toutes les boites de Pandore. Voilà le résultat…

Sur le vrai travail ce n’est pas une expression heureuse »

a déclaré le chef de l’Etat,  lors de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2. « J’ai voulu dire ‘une vraie fête du travail’, c’est-à-dire avec des travailleurs sous statut et des travailleurs dans le privé. J’aurais mieux fait de dire ça comme cela », a-t-il ajouté, en promettant de ne pas réutiliser la formule contestée.

Nous sommes 200 000!

Pour nous, l’idée était donc de raconter cette « vraie fête du travail », une notion bricolée à la dernière minute après le fiasco du « vrai travail ».

En fait, une belle démonstration de force de droite nationale, mais pas de fête populaire. Une charge frontale contre les syndicats, les « journalistes de gauche », et en faveur de « la France chrétienne ». Une manifestation, puissante certes, mais triste, aigre et somme toute désespérée.

John Paul Lepers
Image: Remi Lesueur
Montage: Guillaume Labrousse avec Etienne Broquet