Les faucheurs volontaires d’OGM et leur action de désobéissance civile sont de retour. 250 d’entre eux viennent de faucher une parcelle de 100 m2 de tournesol muté à Feyzin (Rhône), près de Lyon. L’objectif ? Dénoncer la culture cachée d’OGM en France et réclamer leur interdiction au nom du principe de précaution.

C’est à Saint-Georges-d’Espéranche (Isère) que se sont rassemblées plus de 250 faucheurs volontaires d’OGM le 30 juillet dernier. Dans ce même village où avait eu lieu le premier fauchage européen d’OGM il y a quatorze ans, acte de naissance de la contestation anti-OGM. Un symbole choisi par les faucheurs volontaires pour alerter les citoyens, les consommateurs et les paysans et obtenir un réglementation sur les cultures de nouvelles plantes mutées, « des OGM cachés ». En fait, ils accusent les semanciers de contourner la loi qui interdit les OGM.

De Saint-Georges-d’Espéranche à Fezin

Après une heure de prise de parole devant la marie, les militants anti-OGM venus de toute la France ont pris la direction de Lyon, escortés par la gendarmerie. C’est un cortège de voitures long d’1,5 kilomètres qui s’est ainsi formé, sillonnant les routes de campagne pendant une quarantaine de kilomètres… pour finalement se rendre à Fezin (Rhône) devant la parcelle de plantes mutées. Il s’agit de tournesol censé être résistant à un désherbant qui permet de lutter contre l’ambroisie, une plante invasive qui affecte la production. Une fausse bonne solution selon les faucheurs volontaires pour qui ces tournesols mutés sont en réalité des OGM qui échappent à toute évaluation, traçabilité, étiquetage et réglementation car ils sont exclus du champ d’application de la directive européenne.

De Fezin à Vienne

Après avoir transmis à la gendarmerie une liste des participants à ce fauchage symbolique, les militants anti-OGM ont chacun cueilli à la main un plant de tournesol, sous le regard des gendarmes restés à l’écart. Au total, une centaine de m² ont été fauchés dans une ambiance bonne enfant, au cri de « Ni dans les champs, ni dans les assiettes, les OGM, on n’en veut pas ». Les Faucheurs volontaires ont ensuite pris la direction de Vienne (Isère), pour remettre les plans de tournesols arrachés au député-maire UMP de la Ville, Jacques Remiller, membre du comité parlementaire de suivi du risque ambroisie.

Interview : Elodie Chabert

Image et montage : Mikaël Chambru