Les « Vagabonds de l’énergie » sont deux jeunes Français qui parcourent le monde à la recherche des énergies de demain. Ils dressent un bilan après sept mois de voyage au cœur de la terre et plus de 50 projets d’énergie renouvelable suivis. Premières images du futur documentaire réalisé en partenariat avec la télé Libre, sur la mise à l’eau d’une hydrolienne en Norvège.

La Terre regorge de réserves énergétiques renouvelables

Dans certains pays, la vapeur d’eau, les courants marins ou encore le charbon deviennent, grâce à l’alchimie de l’innovation, des sources d’énergie propres et intarissables. Deux étudiants en école d’ingénieurs, Arnaud Crétot et Robin Deloof, 21 et 23 ans, ont ainsi décidé de faire le tour du monde, caméra au poing, à la conquête de ces pépites de l’innovation écologiques.

Partis au mois de juin dernier, les deux « Vagabonds de l’énergie », du nom de leur association, ont déjà traversé 14 pays, essentiellement en stop, train et bus et le moins possible en avion. Ils se sont notamment rendus en Suède, Norvège, Russie, Bulgarie, Turquie, Liban ou Inde pour « découvrir le monde de l’énergie » indique Arnaud Crétot. Et ce dernier ajoute : « A l’heure où l’on parle beaucoup d’énergies, fossiles ou renouvelables, nous allons à la découverte des multiples expérimentations menées dans divers pays ».

Répandre les solutions vertes à travers le globe

L’objectif des deux étudiants est de « trouver des solutions d’énergie verte potentiellement applicables à d’autres endroits de la planète« . Ainsi, en Inde depuis deux mois, Arnaud et Robin accompagnent « un canadien qui voyage depuis 4 ans à travers le monde pour répandre une technologie solaire libre de droit« . L’entrepreneur développe actuellement « des sources d’énergies locales pour redonner l’indépendance aux habitants des zones rurales d’Inde« . Par exemple, un système basé sur le toit d’une usine permettra, à partir de la vapeur d’eau, de faire bouillir 400 litres de lait. Le développement de ce type de solution « est potentiellement énorme en Inde« , ajoute Arnaud.

Et, le tandem a déjà « participé à une cinquantaine de projets » de ce type. En Suède, ils se sont rendus sur un site de production d’hydrogène. Petite particularité, la matière première n’était autre que des bactéries nourries d’ordures ménagères! L’hydrogène ainsi produit est ensuite utilisé pour faire fonctionner des voitures et piles à combustible. Ils ont également approché le chantier de l’EPR, en Finlande. Par ailleurs, les deux vagabonds ont été les seuls à assister à la mise à la mer d’un premier prototype à taille réelle d’une hydrolienne (technologie qui exploite les courants et marées pour produire de l’énergie) au large des îles Lofoten en Norvège. De cette escapade scandinave, les voyageurs présentent un premier volet de leur documentaire qui se construit au fil du voyage, en partenariat avec la Télé Libre.

Des projets tributaires de l’Etat et de la culture

Mais après 7 mois d’expérience, Arnaud constate que le développement des projets dépend aussi de « l’importance de la culture et du volontarisme d’État. Par exemple, dans le sud de la Turquie, les chauffe-eaux solaires sont très nombreux. Les conditions climatiques sont évidemment très favorables à ces procédés, mais un vaste plan de l’État et des pratiques culturelles expliquent avant tout ce développement. De fait, au Liban situé à 200 kilomètres à vol d’oiseau et doté de conditions climatiques similaires, cette technologie n’est pas développée« . D’autre part Arnaud et Robin ont remarqué que les discours écolo ont peu d’emprise dans certains pays d’Europe de l’Est, où la production de gaz et charbon est pourtant importante, comme en Bulgarie. Et en Norvège, souvent considérée comme un modèle en matière d’écologie, « les gens consomment de l’électricité, bon marché, à outrance sans se soucier des économies d’énergie ». En outre, les vagabonds soulignent que le boom de l’industrie verte en Scandinavie, repose aussi sur des considérations économiques…Les deux globe-trotters ont décidément bien les pieds sur terre!
Mathilde Golla

Reportage: Arnaud Crétot et Robin Deloof

Voir leur blog