UNE GUERRE OUBLIÉE Une grève de la faim au Trocadéro pour un cesser le feu au Sri Lanka…

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UNE GUERRE OUBLIÉE

Une grève de la faim au Trocadéro pour un cesser le feu au Sri Lanka

4 jeunes Tamouls originaires du Sri Lanka, dont deux Français, sont actuellement en grève de la faim. D’abord installés sur le parvis des droits de l’Homme du Trocadéro, ils ont été contraints lundi 27 avril, Nicolas Sarkozy se rendant au Trocadéro le mercredi 29, de se déplacer jusqu’à la place de la République. Ils ont l’autorisation d’y demeurer jusqu’au 1er mai. Alors qu’ils ne mangeaient plus depuis plus de 15 jours, ils ont décidé le 22 avril à 16h00, de renouveler leur action et de ne plus boire. Ils se disent prêts à continuer jusqu’à la mort si un cesser le feu n’est pas décrété au Sri Lanka, dans la région de Vanni où près de 50 000 civils sont pris au piège au cœur des combats qui opposent les tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) aux forces gouvernementales.

Le gouvernement sri lankais avait donné, lundi 20 avril, jusqu’à mardi aux Tigres Tamouls pour se rendre. Depuis, les combats ont atteint une violence sans précédent. Les LTTE et leurs partisans dans le monde entier, dont la branche française de l’Organisation des Jeunes Tamouls, dénoncent des violences contre les civils. La mort de près de 1500 personnes pour la seule journée du 20 avait provoqué l’émoi dans la communauté tamoule de France qui se réuni désormais quotidiennement pour soutenir les 4 jeunes grévistes de la faim. Leurs revendications sont claires. Ils demandent un cessé le feu, une aide humanitaire, et une reprise des négociations de paix. Depuis le 27 avril, deux des grévistes se trouvent à l’hôpital. Ils souffrent de problèmes au rein dus à leur action pacifique.

Lutte contre le terrorisme

Mercredi 22 avril, l’Organisation des Nations Unies condamnait les LTTE qu’elle considère comme une organisation terroriste. D’après le Conseil de sécurité les rebelles tamouls utilisent des civils comme boucliers humains et interdisent à la population locale de quitter la zone de conflit. «Nous exigeons que les LTTE déposent immédiatement les armes, renoncent au terrorisme, permettent l’évacuation, avec l’aide de l’ONU, des civils qui restent dans la zone de conflit et rejoignent le processus politique pour mettre fin au conflit par le dialogue», a par ailleurs déclaré le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur du Mexique Claude Heller.

Le 26 avril, alors que les LTTE avaient déclaré un cessez le feu unilatéral, le gouvernement de Colombo avait refusé cette offre et intensifié ses actions contre les rebelles. Selon l’armée sri lankaise, cette action pourrait à terme liquider la totalité du mouvement indépendantiste.

Pour rappel, le conflit dure depuis plus de 30 ans, les LTTE réclamant l’indépendance de la région du Tamil Eelam. Une trêve instaurée en 2002 suite à une médiation de la Norvège avait été rompue en 2008 par le gouvernement sri lankais.

Antoine Sanchez

Image: Adrien Kaempf

Montage : Julian Grieco Langlet