RÉQUISITION DE LOGEMENT VIDE La crinière vire au gris, mais l’écharpe est aux couleurs d’Europe Ecologie. Daniel Cohn-Bendit,…

RÉQUISITION DE LOGEMENT VIDE

La crinière vire au gris, mais l’écharpe est aux couleurs d’Europe Ecologie. Daniel Cohn-Bendit, en campagne pour les Européennes, était de passage le 19 février dans un squat, rue de la Harpe. Le CROUS, propriétaire des lieux, a décidé d’attaquer ses « réquisitionneurs » en justice avec l’intention de les expulser, l’audience du tribunal est prévue le 10 mars. L’occasion pour un ex-rouge de soutenir le temps d’une visite, la cause de Jeudi Noir.

Ne trouvant à se loger pour des budgets raisonnables, neuf jeunes occupent depuis janvier, un centre médico-social, à deux pas de la Sorbonne. Le CROUS, après avoir refusé de signer une convention de bail précaire, sur proposition de Jeudi Noir, a invoqué des travaux qui devraient débuter en juin 2009 pour justifier l’expulsion. Pour l’heure, rien n’a été confirmé.

Conscients de ne pas être les seuls mal logés de la capitale, ces gendres idéaux, étudiants ou salariés précaires, espèrent interpeller l’opinion publique en apportant des réponses concrètes à la pénurie de logements, légitimes, selon eux, bien qu’illégales.

Une de leurs solutions tient en un mot, inscrit dans la loi dés 1945: réquisition (de logements vacants), connue dans sa version moderne sous le nom de « squat ». Le principe concernerait non seulement  les étudiants en galère, mais aussi les personnes vivant dans des logements insalubres, familles obligées d’occuper des chambres d’hôtel Formule 1, salariés (jusqu’à 45 ans) qui ne parviennent pas à aligner les cautions de plus en plus exorbitantes demandées par les propriétaires.

Lentement, l’idée fait son chemin dans le monde politique. José Bové est déjà passé par le 24 rue de la Harpe tandis qu’Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon y ont été invités. Selon Manuel, <<tout se passe en bonne intelligence entre les partis>> , de gauche surtout,  et  le collectif : c’est l’occasion pour les squatteurs de médiatiser leur action symbolique et pour les politiques, comme Cohn-Bendit, de montrer qu’ils veulent prendre la mesure des problèmes  des jeunes.

Nul ne sait pour l’instant combien de temps les militants pourront rester. La décision du tribunal administratif tombera quelques jours après l’audience prévue le 10 Mars, celle d’expulser revenant en dernier ressort à la préfecture.

Adrien Kaempf (un petit nouveau, qui nous vient de Bruxelles, en stage à LaTéléLibre. Bienvenu à toi Adrien!)

Caméraman: Vincent Chirol et Adrien Kaempf

Montage: Olivier Joube, Laurent Salipante