CINÉMA

A la question pourquoi « Welcome » et pas « bienvenue », le réalisateur Philippe Lioret répond « parce que c’est écrit « welcome » sur les paillassons »…

Dessin de Valère

Je doute qu’il y ait écrit welcome sur le paillasson du ministre Besson, et bien plus encore, je doute qu’il y ait un paillasson devant sa porte. J’étais outré ce matin en écoutant ce que pouvait reprocher le ministre à Philippe Lioret, réalisateur du film « Welcome »…

Vincent Lindon, maître- nageur est arrêté par la police après avoir pris sous son aile un jeune clandestin kurde. Il est question dans ce film de la loi qui interdit toute aide aux personnes en situation irrégulière…Philippe Lioret explique au micro de Vincent Josse sur France Inter, que la phrase qui fait mouche chez Eric Besson est une phrase déformée à la base, qu’il a dit simplement, «  cette histoire j’aurais pu la situer en 1943… » de là après une première déformation dans un journal «  La voix du Nord », suit une tactique, une « stratégie » dit Philippe Lioret qui conduit le ministre à parler du franchissement de la ligne jaune… Eh ligne jaune, elles sont blanches depuis longtemps monsieur le ministre à moins qu’il y ait aussi de la stratégie dans le vocabulaire choisit pour désigner un franchissement… oui stratégie du ministre qui dénonce l’assimilation du drame subit par les juifs dans les années 40 à celui que subissent les immigrés en situation irrégulière du côté de Calais.

A l’heure où l’on veut effacer l’histoire pour l’écrire à sa façon, voir la polémique sur le changement du 93 rue Lauriston QG de la gestapo française et de sinistre mémoire en 91 Bis, à l’heure ou selon la sémantique cul cul de la ministre de l’intérieur qui désigne  une matraque qui rencontre l’estomac d’un collégien, à l’heure où les esprits s’échauffent un peu partout face à la force incommensurable de la bêtise comme dit Stéphane Hessel, à l’heure où et je pourrais citer tout un programme d’ensemble si, si c’est possible puisque le pire est toujours probable.

Oui, j’irai le voir ce film, j’irai, c’est la meilleure façon de répondre à monsieur Besson, j’irai en tant que citoyen, en tant qu’homme et mais surtout en tant que marin…parce que le sais tu, monsieur Besson, le devoir d’un marin, quel qu’il soit, c’est de se dérouter pour se porter secours à tout autre marin en détresse ( loi maritime) et pour le dire plus clairement, le devoir d’un homme c’est d’ aider l’ autre qui est en détresse.

Philippe Maréchal
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Philippe Lioret au micro de Florence Leroy (2’01 »)