PRÊTE L’OSEILLE ET TAIS TOI… Les banques françaises vont bien, nous dit-on, beaucoup mieux que les américaines…. Sans…

PRÊTE L’OSEILLE ET TAIS TOI…

Les banques françaises vont bien, nous dit-on, beaucoup mieux que les américaines…. Sans doute, mais c’est sans hésitation qu’elles ont toutes accepté l’aide de l’État cet automne. A quoi cet argent a servi? A t’il été utilisé pour ne pas couper les robinets du crédit aux entreprises et aux particuliers? Une partie sert-elle à rémunérer les actionnaires, dont certains toucheront des dividendes pour l’année 2008? Interrogés par une vingtaine de députés à l’assemblée nationale, les dirigeants des 6 plus grandes banques françaises se sont expliqués le 4 février 2009. Droits dans leur botte jusqu’au bout des orteils, ils ne se sentent responsables, et redevables de rien, mais alors rien de rien.

10 milliards et demi d’euros de prêts l’an passé, encore 11 milliards en 2009, le tout s’ajoutant à 23 milliards d’euros d’autre prêts pour faciliter le credit aux PME, l’Etat se portant en plus garant pour elles à hauteur de 320 milliards d’euros… Nicolas Sarkozy a beau dire que rien n’a été « donné » aux banques, certes, mais beaucoup a été consenti sans grande contrepartie, hormis celle de voir les dirigeants de ces banques abandonner leur bonus pour cette année. Pressés de prouver que cette aide a bien servi à distribuer plus de crédit aux entreprises et aux ménages, Georges Pauget (Crédit Agricole, et président de la Fédération des Banques françaises) répond en premier, puis c’est au tour d’Etienne Pfilmin pour les Caisses d’Epargnes, de x pour les Banques Populaires, Frédéric Oudéa de la Société Générale et Baudoin Prot de BNP Paribas. Chacun prend entre 5 et 10 minutes pour s’expliquer, chiffres à l’appui tous disent qu’ils ont respecté leur parole et augmenté leurs crédit aux entreprises et aux particuliers de l’ordre de X à 9%. Le contrat leur semble donc rempli. La parole est ensuite aux parlementaires pour qui des informations différentes remontent du terrain: crédits et plus difficiles à obtenir, avance d’argent plus difficile à, qui posent des questions plus précises, sur les difficultés de financement des entreprises, sur les dividendes, sur la lutte contre les paradis fiscaux, question à laquelle aucun d’entre eux n’a spontanément répondu. Les banquiers reprennent la parole, puis de nouveau les parlementaires, puis de nouveau les banquiers. De cet échange de trois heures, on retiendra surtout que les banquiers manient un double discours: ils vont bien, mais ils ont quand même besoin que l’Etat leur prête de l’argent, même si cette aide est disent-ils marginale. A les entendre c’est presque une faveur qu’ils font, en acceptant cet argent.

Liens:
Le compte rendu intégral de la rencontre fait par la commission des finances:
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cfiab/08-09/c0809061.asp

Une infographie du parisien avec les salaires des patrons des banques en 2007
http://www.leparisien.fr/economie/ce-qu-ils-ont-percu-en-2007-21-01-2009-381529.php

quelques articles du Monde Diplomatique

Mars 2007 : Dividendes en hausse, salaires en baisse
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-03-14-Dividendes-en-hausse

Aout 2007 : Spéculation internationale : l’heure de vérité ?
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-08-08-Speculation

Septembre 2007 : Quand la finance prend le monde en otage
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/09/LORDON/15074

Mars 2008 : Crise financière, n’en tirer aucune leçon
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/LORDON/15659

Un appel contre la spéculation internationale
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-03-27-Speculation

Octobre 2008 : le jour où Wall Street est devenu socialiste
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/10/LORDON/16354

Le site de la fédération bancaire française
http://www.fbf.fr/Web/internet/corporatesite.nsf/(Home)/Launch

Marie Varagna

Vincent Chirol

Matthieu Martin

Jean-Sébastien Desbordes

Anthony Santoro