AFFAIRE TARNAC Dans le cadre de l’enquête sur les sabotages SNCF, Yldune Lévy, la compagne de Julien Coupat,…

AFFAIRE TARNAC

Dans le cadre de l’enquête sur les sabotages SNCF, Yldune Lévy, la compagne de Julien Coupat, restera sous les verrous jusqu’à nouvel ordre. C’est la décision qu’à pris le parquet de Paris mardi dernier, 6 janvier 2009. Nous avons recontré l’avocat d’Yldune et ses parents à la sortie de l’audience qui s’est déroulée à huis clos.

Rappel des faits
De fin octobre à début novembre, la SNCF signale des problèmes techniques sur des lignes de TGV qui occasionnent des retards de plusieurs heures. Selon la société, cette pagaille aurait été causée par des sabotages de caténaires. Le 11 novembre, 20 personnes sont arrêtés à Paris, à Rouen, dans la Meuse et à Tarnac. Trois jours après, les « 9 de Tarnac » sont mis en examen. Julien Coupat est supposé être le chef de cette « cellule invisible ». Ils ont été mis en examen pour « destruction en réunion et association de malfaiteurs à visée terroriste ». Le chef de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), Christophe Chaboud déclare que « l’intention de paralyser le pays en s’attaquant à son réseau de voies ferrées ne faisait pas de doute ».

Julien et Yldune seuls en prison
Le 2 décembre, sept d’entre eux sont libérés, mais Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy demeurent derrière les barreaux. Les familles des deux détenus demandent alors leur remise en liberté pour les fêtes. En vain. Le juge des libertés et de la détention a examiné dans un premier temps le dossier de Julien Coupat, incarcéré à la prison de la Santé. Sa liberté a été ordonnée mais le parquet ayant fait appel, il est resté en prison. Quant à Yldune Lévy, sa demande de remise en liberté était examinée mardi dernier par le parquet de Paris, qui l’a donc rejetée.  Elle devrait être auditionnée par le juge d’instruction chargé de l’enquête aujourd’hui jeudi 8 janvier.

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Marie Périssé
Images : Henry Marquis
Montage : Olivier Joube

Pour soutenir les jeunes de Tarnac: http://www.soutien11novembre.org/

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Terroristes ?
S’agit-il, comme la ministre de l’Intérieur le prétend, d’actes terroristes qui justifieraient cet acharnement judiciaire ? La qualification de « terroriste » de cette affaire permet une justice d’exception : par exemple, tous les débats sont à huis clos, et les conditions de détentions sont l’isolement des détenus et le réveil systématique toutes les deux heures. Rappelons que le couple est « présumé innocent », mais dans tous les cas, les actes de sabotages ont entraînés des pannes sur les lignes de TGV, mais sans faire de victime. Ces actes ont-ils réellement  fait naître un sentiment de terreur au sein de la population comme l’implique le terme « terroriste » ? Dès cette conférence de presse du 11 décembre 2008, les avocats et les parents des deux jeunes incarcérés avaient demandé l’abandon de la qualification de “terroristes”.