LaTéléLibre a rencontré Titi, une deuxième fois. Il vit dans la rue près de la gare d’Austerlitz. Il…

LaTéléLibre a rencontré Titi, une deuxième fois. Il vit dans la rue près de la gare d’Austerlitz. Il touche le RMI mais n’a pas suffisamment de ressources pour accéder à un toit et remonter la pente. Nous avons voulu vous faire partager le quotidien de ce personnage atypique. Marie Périssé et Matthieu Martin sont resté avec lui toute une journée et toute une nuit, enfermés dehors avec lui.

Olivier, c’est un mec normal. Elégant, poli, souriant et bien élevé. D’ailleurs, lors de son check-up mensuel, les médecins s’étonnent de le voir si bien portant. Et pour cause. Depuis de longs mois, Titi dort dehors. Olivier, Titi pour les intimes, c’est l’inconnu qui vous salue chaque soir quand vous rentrez du boulot. Parfois, on lui donne une petite pièce, une clope ou un sourire. Mais parfois encore, quand on passe préoccupé par les soucis de la journée, on ne l’aperçoit même pas. Mais l’inconnu assit par terre, lui, se souviendra de vous, de la petite pièce, de la clope du sourire ou de l’indifférence que vous lui avez donné.

A 41 ans, Titi aimerait que ses demandes de logement aboutissent pour qu’il puisse enfin retrouver une vie. Depuis qu’il est à la rue, Titi survit principalement en cognant quand il le faut mais en aussi en s’astreignant à un  régime draconien. Solitaire, il fuit les foyers et les douches publiques, ne supporte pas l’alcool et ses collègues malades. Un brin maniaque, il veille méticuleusement à rester propre, quitte à payer sa douche quotidienne. Les associations, il ne veut pas en entendre parler. Le samu social qu’il croise parfois lui refuse même un café. Motif : trop clean pour être sdf ?

Le jour, il a « ses habitués » qui passent taper la discute, prendre des nouvelles ou bien encore lui faire livrer une pizza. Mais, à longueur de temps, il se bat contre l’hypocrisie, la méchanceté et le mépris. Pour cet homme qui veut rester digne, une phrase, un regard, une insulte fissurent un peu plus sa dignité. Le soir, ses ennemies sont la faim, le froid, la pluie et le vent. Certes, il est costaud et pas idiot, mais il commence à se demander comment il va pouvoir tenir le coup cet hiver, comme des milliers d’autres comme lui. Une série d’accidents de la vie, divorce, perte d’emploi, retrait de ses trois enfants l’ont fait plonger. Une rencontre qui nous rappelle qu’il suffit d’un rien pour passer de l’autre côté du mur.

Marie Périssé
Images : Matthieu Martin
Montage : Anthony Santoro

UNE PREMIÈRE RENCONTRE AVEC OLIVIER:

SDF : TITI N’IRA PAS AU FOYER

OLIVIER (DIT TITI) REFUSE LE FOYER OBLIGATOIRE Est-ce qu’une personne sans abris na plus le droit de choisir la tournure de son existence ? Peut-on, comme Madame Boutin l’a laissé entendre, … [suite…] Publié le 5 décembre 2008