SOLIDARITÉ Une maison pour ceux qui n’en n’ont pas La TéléLibre  a posé sa caméra durant trois jours…

SOLIDARITÉ

Une maison pour ceux qui n’en n’ont pas

La TéléLibre  a posé sa caméra durant trois jours au sein de la Maison de la solidarité de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine (92), un centre d’accueil de jour. L’occasion de rencontrer les sans-abris qui fréquentent ce lieu de vie.

Un reportage encore perfectible dans sa forme, mais des rencontres de qualité


La Maison de la solidarité, la « MS », pour les intimes
est une association ouverte en 1995, elle  appartient au réseau des «boutiques de la solidarité » (27 en France) géré par la Fondation l’Abbé Pierre.  Elle ouvre ses portes, toute l’année  à toute personne qui en fait la demande d’où qu’elle vienne et en respectant l’anonymat. Les « accueillis » sont des personnes sans toit, sans travail, sans logements ou encore sans papiers qui viennent chercher une écoute et une aide. Après une longue nuit dans le froid, ils sont nombreux, dès 8 h, à attendre l’ouverture de « leur maison » à Gennevilliers. « Sa capacité d’accueil est de 50 personnes, explique Claudine Muller, directrice de la maison, mais l’hiver dernier, nous avons accueilli jusqu’à 120 personnes ». Le lieu propose un service de bien-être (douche, rasage, repassage, petit déjeuner, bagagerie, lessive, jeux, journaux et bien d’autres choses encore…).  Lesinstallations sont d’une propreté irréprochable. Le personnel bénévole ou salarié réalise un vrai travail d’écoute et d’animation individualisé.  Tout est fait pour éveiller les sensibilités artistiques, par le biais de cafés philosophiques, atelier d’écriture ou bien encore l’organisation de concerts. Pour certains, l’écriture est un bon moyen d’échapper à la précarité, voire même, peut-être un jour, s’en sortir pour de bon.

Une rencontre sincère
Hussein, 38 ans, porte les vêtements que lui a prêté son frère. Exsangue, son visage est marqué par les années passées dans la rue. Ses cheveux noir foncé virent au blanc, « à force de penser » … Sans-abri, il se rend tous les matins à la Maison de la Solidarité de Gennevilliers. Ce foyer lui permet de prendre un bon petit déjeuner, discuter avec ses amis sans-abri et prendre une douche. La nuit, il dort à la belle étoile dans les alentours de Gennevilliers.
Cette vidéo diffusée est le deuxième entretien que nous réalisons avec lui. En effet, son témoignage est très intéressant et nous décidons de revenir vers lui, pour tenter de comprendre son histoire. Lorsqu’on
lui propose un nouvel entretien, il hésite. Un sans-abri se trouvant à ses côtés dans le foyer de Gennevilliers l’encourage à parler, « au nom de tous ». Ce qu’il fait avec courage et dignité.
Pour Noël, par exemple, il va toucher une prime avec laquelle il prendra un parfum pour sa mère. « C’est le plus beau cadeau que jepuisse lui faire », dit-il avec de l’émotion dans la voix. « Ma mère, elle pleure dès qu’elle ne me voit pas pendant trois jours. Je lui donne toujours de mes nouvelles ». Car Hussein refuse de se faire héberger chez ses parents. « J’ai 38 ans, je suis au chômage. Devant eux, j’ai honte ».

Guillaume Robelet
Marie Périssé
Montage: Benjamin Huguet