LE CAPITALISME DU DÉSASTRE

Alors que tous les ultra-libéraux bénissent l’intervention massive de l’Etat américain pour contenir la crise monétaire mondiale, nous sommes assez nombreux à ne pas bouder notre plaisir.

Et oui, le marché libre ne peut résoudre les problèmes du monde. Au contraire, l’absence de contrôle politique laisse les forces économiques s’aventurer dans les pires délires spéculatifs. L’ère de la dé-régulation à tout-va a vécue, au moins pour quelques années.

C’est l’occasion pour tous les progressistes, qui croient dans la nécessité d’un contrôle démocratique sur l’économie, d’avancer leurs idées. C’est aussi le moment de regarder dans le rétroviseur pour comprendre comment cette idéologie de l’hyper confiance dans le marché s’est imposée depuis l’après-guerre.

Une contribution signée, Naomi Klein mérite toute notre attention. Son livre « la stratégie du choc », publié en France au printemps dernier. Ce livre raconte comment les apprentis sorciers du capitaliste sauvage ont imposé leur certitude économique au monde. Un ouvrage passionnant dont je suis en train de terminer la lecture, et que je vous conseille vivement, si vous ne l’avez pas encore lu !
En cherchant sur le net, j’ai découvert aujourd’hui un petit film, réalisé par Naomi Klein elle-même, un teaser de quelques minutes, qui résume en partie l’ouvrage de 590 pages, paru aux éditions Leméac/Actes Sud.

John Paul Lepers

 

 


Voici comment l’éditeur présente l’essai de Naomi Klein :
Qu’y-a-t-il de commun entre le coup d’état de Pinochet au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l’effondrement de l’Union soviétique, le naufrage de l’épopée Solidarnösc en Pologne, les difficultés rencontrées par Mandela dans l’Afrique du Sud post-apartheid, les attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, le tsunami qui dévasta les côtes du Sri-Lanka en 2004, le cyclone Katrina, l’année suivante, la pratique de la torture partout et en tous lieux – Abou Ghraib ou Guantanamo, aujourd’hui ?
Tous ces moments de notre histoire récente, répond Naomi Klein, ont partie liée avec l’avènement d’un « capitalisme du désastre. » Approfondissant la réflexion entamée avec son best-seller, No Logo (Actes Sud, 2001) Naomi Klein dénonce, ici, documents à l’appui, l’existence, depuis plus d’un demi-siècle, de stratégies concertées pour assurer la prise de contrôle de la planète par les multiples tenants d’un ultralibéralisme qui a systématiquement mis à contribution crises, désastres ou attentats terroristes – et qui n’a pas hésité, du Chili de Pinochet à Guantanamo – à recourir à la torture sous diverses formes pour substituer aux acquis des civilisations et aux valeurs de démocratie la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation.
Rédigée dans une langue efficace, tonique, directe, traquant les zones d’ombre, identifiant responsables et bénéficiaires d’une marchandisation de la terreur dont les conditions peuvent, le cas échéant, se voir créées de toutes pièces, cette histoire secrète du libre marché souligne l’inquiétant avènement d’un « capitalisme du désastre ».
Convaincue que seuls les enseignements dispensés par l’Histoire permettent à l’humanité de faire authentiquement face au périlleux désarroi provoqué par les chocs, les crises et les traumatismes auxquels le monde ne cesse de se trouver confronté, Naomi Klein progresse dans son réquisitoire avec une détermination impressionnante afin d’éveiller les consciences et de prodiguer à ses contemporains d’authentiques outils de résistance pour faire pièce à la faillite programmée du politique et à son redoutable corollaire : la destruction irrémédiable de la diversité des cultures.
Tout en dessinant une nouvelle éthique de l’investigation journalistique, La Stratégie du choc s’affirme dès lors comme une lecture indispensable pour réévaluer les enjeux des temps présents et à venir, vis-à-vis desquels les citoyens du monde portent, ensemble, une responsabilité impossible à
déléguer.

Lien pour accéder à leur site: http://www.actes-sud.fr/naomi_klein.php