Augmenter la redevance, c’est une des possibilités proposées par la commission Copé qui planche depuis fin février sur le financement de la télévision publique sans pub. Or mardi, Nicolas Sarkozy annonçait sur RTL que non, il n’augmenterait pas la redevance télé. Jean-François Copé a donc appris en direct que sa première proposition était retoquée.

En janvier dernier, Nicolas Sarkozy annonçait, peut-être un peu précipitamment, la suppression de la publicité sur les chaînes de France Télévisions. Un premier palier doit être franchi à partir du 1er septembre 2009 avec l’interruption des pubs après 20H, avant la suppression totale le 1er janvier 2012.Depuis, la question du financement de la télévision publique hante les 33 membres de la commission « Pour une nouvelle télévision publique », présidée par Jean-François Copé. Un véritable casse-tête !

site « sauvons la télé publique » fait par les journalistes de france 2

Les propositions de la commission

La commission, qui doit rendre ses conclusions le 29 juin, a indiqué le 21 mai dernier envisager trois scénarios pour compenser le manque à gagner : une compensation par la redevance, par des taxes sur les opérateurs de téléphonie ou sur l’électronique grand public.

La proposition qui a fait la quasi-unanimité est une augmentation de la redevance (actuellement de 116 euros par an) indexée sur le coût de la vie ou élargie à une assiette plus équitable et proportionnelle aux revenus. Seul M. Copé, qui trouve cet impôt « injuste », privilégie les deux autres pistes : l’instauration d’une taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie et des opérateurs d’accès à Internet et une taxe d’environ 0,55 % sur l’électronique grand public.

Sauf que la première proposition est déjà enterrée.

« Le rapport Copé est mort »

Mardi, le Président de la République annonçait en direct sur RTL qu’il « excluait catégoriquement toute augmentation de la redevance audiovisuelle ». Sarkozy se justifie en déclarant que c’était L’une de ses promesses électorales. Il ne sera pas un président qui augmente les impôts.

Réactions vives de la part de plusieurs membres de la commission.

Le député Patrick Bloche (PS), membre de l’atelier financement de la commission, estime après cette déclaration que cette dernière « a perdu sa raison même d’exister ». Le député PS Michel Françaix estime quant à lui : « Le rapport Copé est mort, la Commission peut-être pas ». Dans ces conditions, une seule chose à faire : le groupe PS a annoncé mercredi 28 mai que les parlementaires socialistes avaient décidé de quitter la commission Copé sur la télévision publique. En précisant que le sénateur David Assouline devrait lui aussi quitter la commission.

Suivi par des producteurs, membres de la commission.

L’inquiétude monte d’un cran

L’inquiétude est donc montée d’un cran à France Télévision. Ils craignent évidemment un démantèlement de l’entreprise. Un professionnel membre de la commission partage leur avis « Si, au minimum, nous n’arrivons à faire passer l’indexation de la redevance sur le coût de la vie, on signe la mort du service public ».

Pour l’intersyndicale de l’audiovisuel public a d’ores et déjà appelé à un arrêt de travail de 24 heures le 18 juin (une semaine avant la remise du rapport final de la commission Copé), pour « sauver le service public audiovisuel » et « défendre le pluralisme de l’information ». « En refusant une augmentation de la redevance, Sarkozy assassine le service public pour faire plaisir aux groupes privés TF1, M6 et Bolloré », dit Jean-François Téaldi, porte-parole de l’intersyndicale.

Mais avant cela, une grande soirée, festive et engagée, est organisée le lundi 2 juin à 20H au Théâtre des Folies Bergères. De nombreuses personnalités artistiques et politiques sont attendues pour manifester leur inquiétude devant les menaces qui pèsent sur la vie culturelle et déstabilisent notamment la télévision publique.

Claire Tarou

Revoir notre sujet : AUDIOVISUEL PUBLIC, GRÈVE HISTORIQUE


817 AUDIOVISUEL PUBLIC : GRÈVE HISTORIQUE par latelelibre

 

Et notre article concernant cette journée de grève du 18 février précédant la mise en place de la commission Copé…