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PÉTROLE CHER, LA SUITE

Flambée des prix du carburant : cette semaine, trois jours durant, le blocus des poids-lourds a été total à la frontière entre la France et l’Espagne, au niveau du col de Perthus. Nos correspondants locaux, Agnès et Christophe, y étaient. Lundi prochain 16 juin, le mouvement reprend, avec une journée nationale d’action.

Mardi 9 juin. Nous gagnons la frontière franco espagnole. Sur la bande d’arrêt d’urgence des milliers de camions de toute provenance attendent que le blocage du poste frontière du Col du Perthus organisé par les trente transporteurs de l’UNOSTRA (Union des Organisations Syndicales des Transporteurs Routiers Automobiles) du Languedoc-Roussillon trouve une issue.

Les routiers sont sympas et patients, regrettant juste de ne pas pouvoir prendre de douche depuis deux jours, comme leurs collègues bloqués de l’autre côté par les petits transporteurs catalans.

Ils ont apprécié l’eau potable distribuée par les gendarmes et les petits pains pour le petit déjeuner. Tout va bien donc côté français. Les syndicalistes sont reçus plusieurs fois par le préfet des Pyrénées-Orientales qui réussit à faire promettre de rouvrir des dossiers par le ministère des transports : coût du gasoil, mais aussi l’exonération des charges sur les heures autres que de conduite. Déjà le mardi à 18h00 s’organise le demi-tour des camions piégés.

Le lendemain, le barrage est levé côté français, les policiers espagnols se chargeant de débloquer le côté Catalogne sud. Les syndicalistes de l’UNOSTRA ont anticipé la grève du 16 juin semble-t-il avec succès.
Du côté espagnol le mouvement se durcit, alors même que les gros transporteurs affiliés à la CETM (Confederacion de transporte de mercancias) ont trouvé un accord avec le gouvernement.

Mais les petits qui travaillent souvent à perte en sous-traitance pour les gros, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils continuent leurs opérations escargot et leurs barrages, paralysant en partie l’activité de Barcelone et la circulation autour de Madrid.
Durant la journée du mercredi, il y a eu plusieurs blessés et nombre d’arrestations au cours d’affrontements avec la police en Andalousie.
Déjà, la veille, un transporteur avait été mortellement fauché par un camion qui n’avait pas voulu s’arrêter.

Agnès Petit-Gilles et Christophe Petit