Il a fallu quelques rappels à l’ordre, des discussions et des lettres envoyées aux parlementaires UMP mais au…

Il a fallu quelques rappels à l’ordre, des discussions et des lettres envoyées aux parlementaires UMP mais au final le projet de loi sur les OGM a été adopté dans un hémicycle quasi comble, (289 voix pour, 221 contre, 19 abstentions). Les députés regonflés à bloc par leur président se sont massés sur les bancs de l’Assemblée. Résultat : Copé exulte. Récit du dernier acte de ce feuilleton à rebondissements.


Ce mardi 20 mai à l’Assemblée, il faut faire vite. C’est « une journée de vérité » explique Jean-François Copé en conférence de presse, en fin de matinée. Après le couac de la semaine dernière qui lui a valu les foudres de Nicolas Sarkozy, la loi doit impérativement être votée. Et pour y parvenir, ce dernier a rappelé une règle fondamentale à son groupe : l’union derrière la majorité.

Revoir l’épisode précédent : OGM, la folle journée du refus

Le président du groupe UMP a donc maintenant fixé des objectifs : d’abord les OGM puis la réforme des institutions et enfin la loi de modernisation de l’économie. Autant de « réformes pour se mettre en mouvement » souligne-t-il. Et il faut croire que le message est bien passé , tous les députés UMP sont présents , 316 au total.

Mobilisation générale

Trois motions ont été soumises au vote, toutes rejetées ; et parmi elles, une motion référendaire. Cette procédure consiste à demander au président de la République, en application de l’article 11 de la constitution, l’organisation d’un référendum sur un projet de loi. L’objectif de l’opposition est clair, aller au bout de la procédure législative pour tenter de bloquer l’avancée du texte. La motion est rejetée.

Incident de séance

Les discussions sont vives dans l’hémicycle mais globalement ce qui est dit est pratiquement semblable au débat du 13 mai. Les députés de la majorité parlent peu tandis que ceux de l’opposition en appellent à la « clause de conscience » des parlementaires UMP qui ne veulent pas de ce texte. Peu après le vote de la motion référendaire, un député du nouveau centre prend la parole. Il s’agit de Philippe Vigier, médecin de profession. Celui-ci, s’adressant à l’opposition, déclare : « qui, ici, peut dire en conscience que depuis 15 ans que les OGM sont consommés, il y a plus de cancers dus à l’absorption de ces OGM ? Vous ne trouverez pas de publication pour le dire. J’aurais aimé qu’en 1986 vous soyez un peu plus rapide lorsqu’on savait qu’il y avait des kits de détection du sida qu’on pouvait légaliser en France et que vous avez attendu une année pour les légaliser dans ce pays. » Outrés, les députés de gauche l’ont hué. Bernard Accoyer suspend la séance, l’assemblée est en ébullition.

Le texte adopté

Une heure plus tard, après des excuses non prononcées de François Sauvadet, président du groupe Nouveau centre, les députés socialistes quittent l’hémicycle et n’y reviennent que pour le vote final.

Sans grande surprise, malgré une intervention (qualifiée de magistrale par son camp) du député André Chassaigne avant le vote, le texte est adopté.

Une vingtaine de députés présents n’y ont pas pris part. Au sein du groupe UMP, 11 députés ont voté contre, et 19 se sont abstenus.

Le texte a franchi l’étape du sénat ce jeudi, alors que nous publions ce reportage. Le texte a été adopté avec 183 voix pour et 42 contre, les sénateurs socialistes ont refusé de prendre part au scrutin refusant de « cautionner cette mascarade de débat ». De son côté, le parti socialiste va déposer un recours devant le conseil constitutionnel.

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Nathalie Mazier

Caméra : Aurélie Piel

Montage : Smaïn Belhadj

REVOIR L’ÉPISODE PRÉCÉDENT :

OGM : LA FOLLE JOURNÉE DU REFUS