LaTéléLibre a filmé, ce lundi 7 avril, le passage du cortège de la flamme olympique et de son…

LaTéléLibre a filmé, ce lundi 7 avril, le passage du cortège de la flamme olympique et de son cordon sanitaire de choc, dans les rues du 16ème arrondissement de Paris : vers 13H30, au début, tout ce qu’on voit, ce sont… des camions de CRS…


Le dispositif de sécurité est en effet titanesque. D’autant que, depuis son départ à 12H30 de la Tour Eiffel, le parcours est chaotique, voire d’un certain point de vue cauchemardesque. Au point qu’à Issy-les-Moulineaux, quelques instants avant que nous la croisions, la torche a été mise à l’abri, montée à bord d’un bus de sécurité ! C’est pourquoi John Paul Lepers la cherche un long moment, au côté des sportives qui doivent prendre le relais, avant de la voir apparaître qui réessaye la rue, entourée de CRS qui courent partout, et de protestataires, eux, plutôt encadrés.

Karine Yaniv

REPORTAGE
John Paul Lepers
Joseph Haley
Matthieu Martin
Anthony Santoro

à venir sur La Télé Libre… le Point rouge de la flamme olympique…

Actualisation le mardi 8 avril 2008 : flamme je vous gène

Des policiers déchainés, des manifestants tabassés, un homme en sang, un journaliste frappé, les drapeaux tibétains systématiquement arrachés.

le rôle des organisateurs chinois

Non, les images diffusées lundi 7 mars au journal de 20h de France 2 n’étaient pas tournées à Pékin, mais à Paris, et c’était la police française qui officiait. Une police qui semblait hier être aux ordres des organisateurs chinois du cortège de la flamme olympique, à qui on recommande de prendre des conseillers en communication pour les prochaines étapes du parcours…

On a beau l’affubler d’un survêtement bleu ciel et le chausser avec des baskets de jogger, un membre de la Police Armée du Peuple a du mal a garder son calme quand il voit un drapeau tibétain, ou un journaliste. C’est dans cette unité paramilitaire chinoise, dont plusieurs dizaines de milliers d’hommes ont été récemment envoyés au Tibet pour réprimer les émeutes selon Reuters, qu’ont été recrutés les fameux « gardiens de la flamme », chargés d’accompagner l’emblème olympique pendant son périple autour du monde.

Devant ces scènes surréalistes de répression policière, le commentaire d’un manifestant au micro de France 2 résumait le sentiment général : « Plutôt que d’exporter la démocratie, on importe les méthodes de la plus grande dictature du monde. »

Au lendemain du passage de la torche a Paris, c’est le torchon qui brûle entre Paris et Pékin.

La presse et les officiels chinois ont sévèrement condamné les incidents qui ont obligé la flamme à être éteinte et mise dans un bus à plusieurs étapes du parcours, sans que ces images ainsi que celles des violences policières à l’égard des manifestants ne soient diffusées. Le tabloïd chinois Huanqiu Shibao titre en accusant : « La France n’a pas protégé la flamme sacrée » , et le porte-parole du comité d’organisation des Jeux Olympiques, Sun Wei, va jusqu’à parler de « blasphème ».

Lundi, Michèle Alliot-Marie avait répondu aux critiques en affirmant que les policiers avaient « très bien fait leur travail » – avis aux futurs manifestants dans la capitale, vous êtes prévenus.
Mardi après midi, c’est Nicolas Sarkozy qui a surpris en montant au créneau. S’il a déclaré comprendre « que la sensibilité chinoise ait été blessée par ce qui s’est passé », il a pour la première fois énoncé que sa participation à la cérémonie d’ouverture de la compétition serait assortie de conditions, alors qu’il avait laissé le doute planer depuis plusieurs semaines. Principale exigence du chef de l’État, la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama. « C’est en fonction de la reprise de ce dialogue que je déterminerai les conditions de notre participation, d’autant plus que je serai à ce moment-là président de l’Union européenne », a affirmé le président.

Rama Yade s’était pourtant fait taper sur les doigts par Bernard Kouchner pour avoir évoqué des « conditions indispensables » à la présence de Sarkozy à cette cérémonie, dans un entretien au Monde du 5 avril. Alors que la secrétaire d’État aux droits de l’homme avait démenti l’emploi du terme de conditions, le ministre des Affaires Etrangères avait estimé que « ce serait vraiment torpiller une éventuelle participation au dialogue. »

Devant l’ampleur de la mobilisation parisienne, Nicolas Sarkozy a peut être estimé qu’il était temps que la diplomatie française ait une position un peu plus audible sur le respect des droits de l’homme.

Joseph Hirsch