À Rouen, chef-lieu Normand, se jouait ce week-end une des victoires écrasantes de la gauche. Un résultat sans…

À Rouen, chef-lieu Normand, se jouait ce week-end une des victoires écrasantes de la gauche. Un résultat sans surprise qu’on associe, à droite comme à gauche, aux cabrioles élyséennes.

Drôle de climat à l’autre bout de la Seine. Rouen, ville de 115 000 habitants, a vu dimanche soir sa mairie submergée par la vague rose. 55,79%; c’est le score qui fit maire Valérie Fourneyron dès le 1er tour. Une victoire sans surprises puisque qu’un sondage TNS-Sofrès annonçait déjà la semaine dernière 19 points d’écart entre la candidate PS et le maire sortant centriste « indépendant » Pierre Albertini. Le score de Ségolène Royale (53,9% ) au 2ème tour des présidentielles et la victoire de V. Fourneyron aux législatives contre le candidat UMP Bruno Devaux annonçaient déjà la couleur.

Vainqueur contre une gauche désorganisée au mandat dernier contre le maire PS Yvon Robert, le maire sortant Pierre Albertini semble payer aujourd’hui son éparpillement entre l’UMP et le centre droit. Son geste de ralliement à Nicolas Sarkozy en mai dernier n’aurait rien arrangé. L’accolade entre les deux hommes avait produit, dans le camp Albertini, une certaine division ce qui explique le replis du candidat dans un certain « anonymat politique ».

A gauche, on manifeste son indignation quant à la « propreté » de la campagne. L’ex-maire Albertini aurait à plusieurs reprise « perdu ses nerfs » et multiplié les « coups bas » à son adversaire au court de la campagne. On accuse par ailleurs le maire de mener une politique de ville monocratique, personnalisée qui aurait freinée bon nombre de projets municipaux.
Les dissidents de droite, eux, insistent sur l’omniprésence de Laurent Fabius dans le paysage. « La ville sera sous tutelle de Grand-Quevilly », assure Albertini, en évoquant la commune où l’ancien premier ministre, député de la 4e circonscription, occupe une place importante à la mairie depuis 1977.

Au soir des résultats, les militants centristes parle d' »effet d’aubaine » pour désigner la victoire du PS. On pointe du doigt les erreurs de l’Élysée. A gauche, on ne nie pas.

Morgann Martin