Ce mardi 5 février 2008 constitue la 5ème journée nationale pour la prévention du suicide. Une occasion de…

Ce mardi 5 février 2008 constitue la 5ème journée nationale pour la prévention du suicide. Une occasion de faire le point sur la situation du suicide en France de nos jours. La Cité des Sciences et de l’Industrie y consacre une expo-dossier jusqu’au 6 avril 2008 pour essayer de comprendre la réalité du suicide de nos jours.

Il ne faut pas sous-estimer l’ampleur du nombre de suicide en France, plus de 11 000 morts par an (soit le double des morts dues aux accidents de la route), qui constitue depuis 1992 un enjeu de santé publique majeur. En 1999, le suicide a été d’ailleurs classé au rang de « grande cause nationale ». Les chiffres continuent néanmoins à augmenter malgré les tentatives de sensibilisation.

Le problème est que le suicide est encore trop tabou dans notre société. En effet, il relève d’une incompréhension de l’acte. Comment comprendre le suicide des 7 jeunes anglais qui ont conclu un pacte suicidaire via le site internet Bebo ? Les raisons invoquées sont trop souvent celles d’une faiblesse psychologique, comme c’est le cas du rapport sur le suicide de 6 policier français le mois dernier. L’enquête a en effet soulevé « des problèmes d’ordre privé ». Il serait néanmoins pertinent de prendre en compte les propos des différents syndicats de police qui dénoncent des problèmes plus complexes comme l’augmentation de la pression de la hiérarchie ou encore le poids de la rentabilité, de « la culture du résultat ». Comme le souligne Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat général de la police, « le policier est au centre des tensions de la société ».

Problèmes psychologiques oui, mais pas uniquement. Dans une société basée sur le profit, la rentabilité, l’efficacité, la réussite et l’image, la pression devient de plus en plus forte. Ainsi elle touche une population de plus en plus large : de l’enfant (jeu du foulard…) à l’adolescent, des 25-35 ans (la majorité des suicidés) aux personnes âgées (qui soulève les problèmes de l’euthanasie), des salariés aux prisonniers … La liste est longue, mais une chose est sûre, elle touche tout le monde et ne doit pas être prise à la légère.

Aurélie Durand
image: Tristan Sala
Montage: Mylène A

PS: une bonne nouvelle quand même, les périodes électorales correspondent à une baisse des suicides. La politique c’est bon pour l’individu, parce que justement c’est collectif!