Alors que le Congrès (députés et sénateurs) doit se réunir lundi 4 février à Versailles, nous revenons sur…

Alors que le Congrès (députés et sénateurs) doit se réunir lundi 4 février à Versailles, nous revenons sur la question qui oppose une minorité des cadres du PS à la majorité incarnée par François Hollande.

le mercredi 16 janvier avait lieu dans les couloirs de la Chambre des députés, un chassé-croisé très génant pour Jean-Marc Ayrault. La position du président du groupe socialiste sur le traité européen de Sarkozy a créé le trouble dans les rangs des députés socialistes. M. Ayrault avait, en effet, quelques jours auparavant, appelé au boycott du Congrès (réunion des députés et sénateurs) soulevant la fronde du camp du non emmené par Henri Emmanuelli.

Emmanuelli, Mélenchon et un nombre important de parlementaires PS accusent alors F. Hollande et JM. Ayrault de brader la démocratie directe en ne votant pas « non » au Congrès. L’aile gauche du PS, calcul en poche, assure en effet, qu’au Congrès, Sarkozy pourrait ne pas obtenir les 3/5 des votes nécessaires à la modification constitutionnelle. Une modification indispensable à l’adoption du traité Européen par la voie parlementaire. En clair, un « non » au congrès serait à coup sûr un coup de frein à l’Europe mais c’est aussi à ce prix que le peuple peut conserver sa souveraineté sur le processus constitutionnel. Le dilemme déchire le parti.

-11h30 : vote de la proposition communiste « visant à ce que la ratification d’un traité contenant des dispositions similaires à celles d’un traité rejeté soit soumise à référendum » rejetée seulement à 176 voix contre 140…la gauche semble unie pour le sauvetage du référendum.

-12h : Réunion du groupe PS pour déterminer l’attitude du groupe PS lors du vote au congrès.

-12h30 : au terme de la réunion, après un vote interne favorable au traité et donc à sa propre position, le président du groupe dévoile sa nouvelle consigne de vote. Les socialistes iront au congrès mais sont appelés à s’abstenir. Cela équivaut à valider le traité sans se mouiller directement…le non a perdu.

-13h : à quelques mètres, Emmanuelli conclut sa “réunion débriefing“ dans l’amertume. Il maintient sa position, ira au congrès pour voter non, mais abandonne le combat frontal au sein du parti…sa tentative de déstabilisation des instances dirigeantes a échoué.

Simon Clavière, Joseph Haley, Anthony Santoro