Rien ne va plus sur les places boursières mondiales !

Depuis lundi, les indices continuent de dégringoler. Aucune place boursière n’est épargnée. Le doute qui subsiste autour de la situation économique aux Etats-Unis en est la cause.

Ainsi en Europe, Paris a clôturé la journée de lundi avec une baisse de 6,83 %, Londres 5,48 %, Francfort 7,16 % et Madrid 7,54 %. Situation identique en Russie (Moscou : -7 %), relativement épargnée jusqu’à présent, en Amérique Latine (Sao Paulo avec – 6 %, Buenos Aires –4,64 %, Mexico –4,77 %).

Les marchés asiatiques ont été aussi fortement touchés. Pas surprenant puisque l’Asie est étroitement liée à la première économie mondiale qui est l’un de ses principaux clients en matière d’exportations. Les principales places avaient d’ailleurs été fermées pour le week-end, suite à l’annonce du plan de relance de Georges W. Bush le vendredi 18 janvier. L’indice Nikkei de Tokyo, deuxième place financière mondiale a enregistré une chute de 3,86 %. C’est l’annonce du président américain qui aurait semé la zizanie sur l’économie mondiale.

Depuis le cours de l’année 2006, le marché de l‘immobilier américain s’effondre. Un marché qui a d’ailleurs subit de vifs remous en août 2007 avec la crise du « subprime », ce fameux prêt à taux d’intérêts variables. Cette crise s’est d’ailleurs propagée sur l’ensemble du marché mondial. Depuis, un climat de méfiance s’est installé sur les places financières. Les banques impliquées dans les subprime, sans déclarer à quelle niveau elles sont endettées, ne se font plus confiance, et refusent de se prêter de l’argent. Chacune cache son mensonge, mais personne n’est dupe! C’est l’ultralibéralisme sans aucun contrôle, ni régulation…

Les 140 milliards destinés à faire baisser les impôts des citoyens américains n’ont pas suffit à rassurer les investisseurs, peu convaincus de l’efficacité du plan du président américain pour relancer la croissance. Ils estiment que les ménages vont davantage consacrer ce gain pour rembourser leurs crédits et non pour consommer. Une inquiétude renforcée par la fermeture lundi de Wall Street, qui célébrait l’anniversaire du révérend Martin Luther King Jr.

La peur de voir la situation américaine se répandre a motivé les investisseurs à se retirer des marchés en vendant leurs actions. L’économie mondiale subit donc de fortes turbulences. Encore ce mardi matin, la bourse de Paris ne savait pas trop sur quel pied danser. Après être reparti dans le vert (+075 %), le Cac40 a de nouveau plongé dans le rouge avec –1,18 % aux alentours de 10 h00. Les échanges ont même été suspendus momentanément à Bombay et à Séoul. Les yeux sont rivés sur les Etats-Unis. Vont-ils parvenir à échapper à la récession ? En attendant, la situation s’est progressivement améliorée dans l’après midi. La Réserve Fédérale Américaine (Fed), inquiète des éventuelles conséquences sur la croissance américaine, a été contrainte d’abaisser le taux directeur* de 3,5 %, la plus importante depuis quinze ans. Les connexions entre les économies sont de plus en plus étroites. Les récents évènements ont montré que tout incident dans un pays touche aujourd’hui la plupart des économies nationales, ce sont les conséquences du libre marché. Mais est-ce vraiment jouer le jeu que de suspendre les transactions momentanément ou baisser les taux d’intérêts pour limiter les effets négatifs ?

Angelique Boilet

*Les taux directeurs sont les taux d’intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d’un pays ou d’une union monétaire, et qui permettent à celle-ci de réguler l’activité économique.

La TéléLibre avait tenté de vous éclairer sur la crise du subprime avec un reportage intitulé : Subprime : on essaie de comprendre ? Nous vous proposons de le revoir.

[vpod/latelelibre/284224]

Pour relire l’article d’Aneline