Jeudi 24 janvier 2008, la fonction publique est descendue dans la rue, avec les enseignants en tête de…

Jeudi 24 janvier 2008, la fonction publique est descendue dans la rue, avec les enseignants en tête de cortège. Le gouvernement avait choisi cette journée de grève pour tester le service minimum dans les écoles, aussi les médias ont-ils essentiellement axé leurs articles sur la grève du corps enseignant.

Mais pour le personnel hospitalier, la manifestation qui reliait la place de la Bastille à l’église Saint Augustin, était l’occasion de redonner de la voix dans le bras de fer qui les oppose à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. 23 millions d’heures supplémentaires et 3,5 millions de jours de RTT restent à ce jour impayés depuis 2002, alors que la situation de l’hôpital se détériore de jour en jour. La gestion calamiteuse de l’application des 35 heures à l’hôpital a conduit à une dégradation considérable des conditions de travail, les salaires stagnant alors qu’aucune mesure n’a été prise pour combler le manque d’effectif. Le Ministère était parvenu mardi 15 janvier à un accord avec les syndicats, mais ces derniers ont trouvé la somme proposée par Roselyne Bachelot largement insuffisante. Cette grogne généralisée des personnels hospitaliers rejoint la grève des anesthésistes et des urgentistes, qui dure depuis plus d’un mois, dans l’indifférence du gouvernement. Au sortir des nouvelles discussions avec le ministère vendredi 25 janvier, la Fédération de la permanence de soins hospitalière appelle à la poursuite de la grève à l’hôpital après « l’échec total » de la négociation.

Elle devrait cependant reprendre jeudi, mais Patrick Pelloux a d’ores et déjà prévenu que ce serait difficile avec un cabinet  » catastrophique », « incapable de dialogue social ».

Caroline Genestier, Joseph Hirsch et Anthony Santoro